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338                  LE PÈlïE DE LA CHAIZE.
 gile. Il en est de même de nous, surtout en France, où nos
 Pères, tout à fait étrangers aux choses séculières et politiques,
 ne rêvent dans leurs missions et la prédication de la parole
 divine que le service de Dieu et la propagation de la foi, et où
 ils ne mettent tous leurs soins et leur zèle unanime qu'à la con-
 version des hérétiques.
    Et cependant je ne sais par quelle sombre jalousie de l'ennemi
du genre humain ils sont dénoncés comme les auteurs de tous
les maux et comme entièrement dévoués aux intérêts séculiers,
dont ils s'abstiennent pourtant en tous lieux avec un soin
 extrême.
    La plupart de ceux qui ont à s'occuper à la cour de Rome des
 intérêts de ce royaume, font entendre de continuelles plaintes
 contre les procureurs des Ordres dont les Généraux résident en
 France, parce qu'ils seraient en tous lieux en opposition avec les
intérêts du Roi, et parce qu'ils se mêleraient d'affaires tout à fait
étrangères à leur profession ( et dont nous n'avons en aucune façon
à nous occuper). Je ne saurais trop m'étonner comment il se peut
faire que l'on puisse nous attribuer le renvoi ou le rappel en
France de ces hommes-là ? surtout lorsqu'il est évident que la
manière d'agir de ces procureurs ne peut être nuisible en aucune
façon aux intérêts particuliers de notre Société ! C'est pourquoi
je voudrais que Votre Paternité fût bien persuadée que nos Pères
sont si attentifs à remplir les devoirs de leur ministère dans
leurs provinces, qu'ils n'ont pas le temps de s'inquiéter des
affaires des autre».
   Une seule circonstance peut-être a pu faire naître sur ce point
des soupçons : c'est qu'ayant entendu quelques mots des accu-
sations et des plaintes portées contre les procureurs en question,
j'ai pensé que c'était pour moi une devoir de charité de prévenir
amicalement leurs supérieurs, afin de conjurer le mal qui pour-
rait résulter de leur conduite. Aussi se sont-ils empressés eux-
mêmes de nous assurer, avec tous les témoignages possibles de
reconnaissance, qu'ils nous devaient bien plutôt des remercie-
ments que des plaintes. Je prie donc Votre Paternité de ne pas
ajouter foi à des accusations iniques , et d'être bien convaincue