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                     LE PÈRE DE LA CHA1ZE.                      333
   « Non-seulement, ajoute plus loin le même auteur, c'est à
leur rivalité que nous sommes redevables de services directs et
incontestés qu'ils rendirent à la pédagogie, ainsi qu'à l'érudition,
mais l'Université elle-même leur dut sans doute ses meilleurs
travaux, ses plus louables efforts. Ne faut-il pas , en effet, leur
rapporter, dans sa secrète origine, l'étincelle émulatrice à
laquelle s'enflamma le zèle des Piat, des Caffin, des Rollin, des
Crevier ? »
   Louis XIV comprit tout ce que leur enseignement renfermait
d'utile et de bon ; aussi, avec ce coup-d'œil dont nul n'a jamais
contesté la portée et la justesse, eut il soin de répandre ses plus
grandes munificences sur les maisons d'éducation de la compagnie
de Jésus. Si l'on voulait pousser plus loin l'examen sommaire
de cette intéressante question, on pourrait rappeler au lecteur que
Louis XIV ne dirigea pas seulement ses vues sur l'instruction
secondaire, mais que son attention se porta aussi, à la fin de son
règne , sur les enfants du peuple. L'ordonnance de 1698 établis-
sait des maîtres et maîtresses d'école dans toutes les paroisses où
il n'y en avait point, pour instruire tous les enfants de l'un et de
l'autre sexe, des principaux mystères de la religion catholique,
apostolique et romaine... comme aussi pour y apprendre à lire,
et même escrire ceux qui pourront en avoir besoin. L'exécution
de l'ordonnance était assurée par un impôt sur les habitants.
Comme on le voit, toutes les conquêtes de l'esprit humain
ne date pas de 89.
   Quoi qu'il en soit, voici plusieurs lettres relatives aux maisons
d'éducation des Jésuites, que le Père de la Chaize écrivit à diffé-
rentes époques au général de son ordre. Quoiqu'elles offrent de
regrettables lacunes, elles n'en donneront pas moins une idée
exacte de la munificence de Louis XIV et du zèle constant du
Père de la Chaize pour sa compagnie. Elles nous montrent ce Père,
sous \m nouveau jour, prodiguant ses soins et ses veilles pour
assurer le progrès des lettres et des sciences, et pour élargir les
bases d'une bonne éducation chrétienne. La première de ces
lettres est écrite devant la citadelle de Cambrai, dont Louis XIV,
en personne , faisait en ce moment le siège.