Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
324                  LE PÈRE DE LA CHAIZE.
 Chaize, dont le règne a été le plus long , était un bon gentil-
 homme, qui aimait à vivre en paix et à y laisser vivre les autres,
 capable d'amitié, de reconnaissance et bienfaisant même, autant
 que les préjugés de son corps pouvaient le lui permettre. »
    Comme au milieu de cet hommage rendu à la vérité on voit
 poindre encore le bout d'oreille janséniste !
    Saint-Simon, lui aussi, ne tarit pas de louanges sur le Père
 de la Chaize*, il nous le peint comme un homme juste, modéré,
 plein de probité, d'honneur de modestie et d'humanité.
   De semblables témoignages ne sauraient être suspects.
   Voltaire lui-môme, avoue que « les querelles du jansénisme
furent assoupies jusqu'à la mort du Père de la Chaize , confesseur
du roi, homme doux, avec qui les voies de conciliation étaient
toujours ouvertes. »
   Quant aux protestans, ils l'accusèrent non seulement d'être le
principal auteur de la révocation de l'Édit de Nantes, mais qui
plus est, d'avoir provoqué les rigueurs excessives dont on usa
à leur égard. Nous verrons plus tard ce qu'il pouvait y avoir de
faux ou de vrai dans ces imputations, et nous invoquerons alors
le témoignage de deux hommes dont ni l'un ni l'autre ne sau-
raient être accusés de partialité en faveur du Père de la Chaize.
La Fare et le ministre protestant Jurieu , nous apprendront
dans quelle limite il faut s'en rapporter aux reproches des disci-
ples de Calvin.
   « Le Père de la Chaize , dit l'abbé Oroux dans son Histoire
ecclésiastique de la cour de France, avait une de ces physiono-
mies nobles que Louis XIV aimait, un air modeste, un ton insi-
nuant , des manières pleines de douceur, d'affabilité, de fran-
chise , cet extérieur enfin , qui, quoique la moindre partie du
mérite d'un honnête homme , est souvent ce qui impose et pré-
vient le plus en sa faveur. »
  Le même auteur nous fait connaître jusqu'à quel point l'esprit
de secte peut fausser la vérité :
   « Une satire, dit-il, imprimée à Cologne en 1793, sous ce titre:
Histoire du Père de la Chaize, jésuite, confesseur de Louis XI\,
assure que ce père ayant servi beaucoup à porter le pape à ce