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                   CHRONIQUE LOCALE.
    M. Bouillier poursuit, devant un auditoire nombreux, le cours de ses
 leçons sur la question des rapports du moi et du principe vital. Avec Aris-
 tote, avec saint Thomas, avec Leibnitz, dont il a exposé les doctrines sur
 la nature de l'âme, il a soutenu l'unité de la cause dans l'homme. Il discute
 et combat les arguments de Maine de Biran, de Jouffroy, de l'école de
 Montpellier en faveur d'un double dynamisme, c'est-à-dire en faveur de
 l'existence de deux âmes, l'une pour la vie, l'autre pour la pensée. Il a
 annoncé que, dans les prochaines leçons, il montrerait que l'attribution
 des fonctions vitales à l'âme ne portait aucun préjudice ni à la dignité de
 l'âme, ni à sa spiritualité, ni à son immortalité.
    — Nous avions bien prévu et annoncé que la séance publique de l'Aca-
 démie impériale de Lyon, du 3 février, attirerait un public nombreux. Le
talent des oral eurs, l'importance des sujets traités nous rendaient notre
prédiction facile, elle s'est accomplie au-delà de notre espérance ; pendant
trois heures M. Bouillier, doyen de la Faculté des lettres, et M. Gilardin,
premier président à la Cour impériale, ont captivé l'attention de leurs audi-
teurs. La Revue est heureuse d'offrir à ses abonnés les prémices de ces deux
discours ; la lecture en dira plus que nos éloges.
    — Le 23 février, à une heure, M. le Sénateur chargé de l'administration
du département du Rhône, a procédé à la pose de la dernière pierre du
beau viaduc de Saint-Clair. Ce pont, qui fait honneur à ses habiles cons-
tructeurs, a été bâti sur les plans de M. Aynard. C'est au-dessus de la
cinquième arche que M. Sénateur a posé la clé de voûte de cet élégant mo-
nument, en présence d'une foule nombreuse, attirée par la cérémonie et
par un temps cxceplionnel.
    — Nous sommes en pleine réaction artistique, et notre ville, étonnée, se
demande déjà si n«us revenons au siècle de f'ériclès. Pendant que nos
peintres trônent au palais Saint-Pierre, les musiciens s'emparent du reste
de la cité et donnent, au nord et au midi, des concerts que la foule suit
avec empressement. Faut-il vous les nommer? Ces jours derniers c'était
Servais, à l'hôtel de Provence , où on a surtout applaudi Renard ; puis le
jeune Ganet, qui voulait se faire exempter de la conscription ; puis deux
artistes aimés du public, MM. Laussel et Luigini; enfin M. de Croze, dont
la soirée a été une des plus brillantes de la saison. Voilà le bilan du passé.
Quant à l'avenir nous aurons, le 7 mars, au Grand-Théâtre, le concert
annuel de Georges Hainl, événement toujours attendu par le monde di-
lettante , et dont le succès a souvent exigé une seconde représentation ;
puis le 14, à l'hôtel de Provence, le concert de la Société de patronage au-
quel la foule ne fera pas défaut. Huit jours plus tard , toujours dans les
mêmes salons, adoptés décidément par les Maîtres chanteurs, M. Cherblanc
nous offrira un programme varié et séduisant ; enfin M. Chapolard annonce
une réunion, aussi pour le 14, dans la salle du Cercle musical, et à la fin du
mois on nous promet de nous faire entendre le jeune Pépé , dont le talent
grandit chaque année. Est-ce bien tout? n'avons-nous rien oublié? Dans
tous les cas, s'il n'y en a pas trop pour notre plaisir, n'y en a-t-il pas assez
pour nous ranger parmi les populations les plus musicales' de l'époque ?
    — Le mardi 3 mars, commencera, rue Centrale, 58, à l'entresol, la vente
d'une des bibliothèques les plus curieuses et les plus précieuses de notre
ville. L'histoire de Lyon y sera largement représentée, et, pour nous servir
des expressions du catalogue publié par 51. Auguste Brun, chargé de la
vente : « Jamais ouvrages aussi complets, aussi bien conditionnés, aussi
propres et aussi bien reliés n'ont été présentés aux enchères à Lyon. »
                                  Aimé    VINGTRIMER,        directeur.