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LAI SUR LA MORT DE JEAN I e r . 271 Las! tant Vamoit, bien avoit ochoison (1), Et Monseigneur de Montpencier (2) en vie ; Regrès a Dieu de telle départie , C'est grant courroux à la noble lignée, Et son peuple chascun jour pour lui prie ; En paradis soit son âme logée. Celle qu'on dit de la Nativité, Mil quatre cens trente-trois (3) est l'année Qu'il trespassa à Londres la cité ; En paradix soit son âme logée. Amen. Pierre Nesson , ou de Nesson, était Forésien, si l'on en croit l'auteur de l'Ancien Bourbonnais, qui affirme le fait; LaCroix-du- Maine et Duverdier ne mentionnent point le lieu de sa nais- sance. L'on sait positivement qu'il fut officier du duc de Bour- bon en son comté de Montpensier, probablement capitaine-châ- telain du lieu ; sa famille sefixadans le Bourbonnais. Nous trou- vons dans les « Noms Féodaux » un Charles de Nesson, écuyer, co-seigneur de Coutausouze, près de Chantelle, en 1506. Quoi qu'il en soit, Nesson est surtout connu parles poésies que lui inspirèrent les malheurs de son maître : lorsqu'il apprit la cap- tivité du duc, il exprima ses regrets dans un poème intitulé Le (1) Occasion. (2) touis de Bourbon, comte de Montpensier, fils cadet du duc Jean , ayeul du fameux connétable de Bourbon. (3) L'on sait qu'au moyen âge on faisait commencer l'année indifférem- ment à Noël, au premier janvier , à l'Incarnation ou à Pâques ; dès le XIV e siècle, la dernière de ces dates avait prévalu ; l'année commençait immédiatement après la bénédiction du cierge pascal, qui se faisait dans la nuit du Samedi-Saint au jour de Pâques. Cet visage se maintint jusqu'à l'édit de Charles IX, donné à Roussillon, en Dauphiné, en 1563, par lequel il fut décidé qu'à l'avenir l'année commencerait au premier janvier. Donc antérieurement à 1563 , du premier janvier à Pâques, le vieux style se trouve en retard d'une année sur le nouveau, d'après lequel le duc Jean serait mort en 1434.