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      HISTOIRE DE GHARL1EU
                                  (SUITE).




    Je diffère aussi d'opinion avec M. Desevelinges quant à l'origine
 de la possession de ce château par le roi, origine qu'il ne fait pas
remonter plus haut que l'acquisition du comté de Màcon par saint
 Louis, qui y installa, dit-il, « un juge royal (1). »
   Suivant moi, le château de saint Louis est celui-là même que
Boson possédait dans la contrée en 872, et qui, passant avec le
domaine aux rois ses successeurs, parvint à Philippe-Auguste,
dans les lettres duquel il est mentionné en 1210, comme nous
avons pu le voir précédemment. Quant à l'institution du juge
royal, c'est également à Philippe-Auguste, le grand organisateur
de la justice en France, et non à saint Louis, que je la rapporte.
Au reste, à quelque époque qu'on la fixe, elle vient encore confir-
mer mon opinion sur l'ancienneté de la charte d'affranchissement
de Charlieu. En effet, ce juge n'y est pas mentionné une seule
fois, ce qui prouve, à mon avis, qu'il n'était pas encore créé lors
de la rédaction de cet acte, car autrement le délégué du roi,
Pierre de Rouci, n'eût pas manqué de faire constater au moins
l'existence de ce légiste. Cette circonstance me porte à croire
que l'institution du juge ou prévôt royal de Charlieu est posté-
rieure à 1210, mais antérieure à 1223, date de la mort de Phi-

  (1) M. Desevelinges a constaté l'existence de ce juge royal en 1265 (p. 244),
mais son institution est certainement bien antérieure.