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258 LE PÈRE DE LA CHA1ZE.
écrites sur le même sujet, lettres toutes pleines des mêmes élo-
ges. En même temps, j'airemis au Roi la lettre de Votre Paternité.
Sa Majesté l'a reçue de la meilleure grâce du monde, et a ajouté
que Votre Révérence qui, depuis tant d'années a organisé les
missions les plus célèbres, serait portée sans doute à favoriser
les missions de nos pères, destinées, par la volonté royale aux
Indiens, aux Chinois, aux habitants de Siam, aux Persans, aux
Moscovites et autres nations étrangères. Sa Majesté disait encore
qu'EUe fondait les plus grandes espérances sur l'élection d'un
homme si remarquable, qu'EUe l'approuvait fort et que, quelle
que fût sa nation, il serait non seulement très-utile à son ordre,
mais encore à l'Eglise universelle. Enfin, Sa Majesté m'a déclaré
que sous peu Elle répondrait à la très-gracieuse lettre de Votre
Paternité.
J'ai abordé aussi Monseigneur le Dauphin et les autres princes
du sang royal, et j'ai remis à chacun d'eux les lettres que leur a
destinées Votre Paternité. Comme ils professent tous pour notre
Compagnie les meilleurs sentiments, ils ont reçu ces lettres de
la manière la plus affable.
J'ai envoyé à Paris, à Mgr. le cardinal Ranuccio (4), par un de
nos Pères, la lettre à son adresse, et il m'a aussitôt transmis sa
réponse.
En ce qui me concerne, je voudrais que Votre Paternité nie
considérât par-dessus tous comme un de ses serviteurs les plus
attachés et les plus obéissants. Elle entendra sans doute sur
mon compte, à Rome surtout, les choses les plus défavorables ;
jusqu'à présent, j'ai fait peu de cas de ces insinuations, soit
parce que je ne puis aller à l'encontre des fausses suspicions, des
diverses censures et jugements conçus de la manière la plus té-
méraire, soit parce qu'il m'a toujours été à peu près indifférent
d'être jugé au point de vue humain. Une seule chose me sollicite,
c'est que Dieu soit glorifié, et que de jour en jour notre Société
acquière une nouvelle gloire.
J'ai affaire à .un Roi vraiment très-chrétien, qui aime mieux
(1; Le cardinal Ranuccio était légat du pape à la cour de France.