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AU XVIIIe SIÈCLE. 203 Les grands médecins, pas plus que les archéologues, n'ont jamais manqué a Lyon. Mais celui qui, au XVIIIe siècle, doit passer avant tous les autres, c'est Pouteau, génie inven- teur, dont les ouvrages sont encore cités aujourd'hui dans tous les traités classiques de chirurgie en France et à l'é- tranger. Amoureux de son art et de l'humanité, Pouteau mit plus d'une fois généreusement sa bourse à la disposition de l'Académie pour des prix sur les plus importantes questions de la médecine et de la chirurgie. Il était aussi des nôtres ce noble et courageux Pierre Poi- vre qui porta si dignement le nom de la France jusqu'aux ex- trémités de l'Orient, qui, au prix de tant de privations et de périls, enrichit nos colonies des îles de France et de Bour- bon par l'introduction de plantes précieuses et qui les admi- nistra avec tant de sagesse et de gloire. Au retour de ses lointaines et périlleuses missions, il venait se reposer au sein de notre Académie, et il mourut dans cette maison de la Fretta que nous montrons encore aux étrangers sur les bords riants de la Saône. A côté de Poivre mettons un autre voyageur intrépide, le célèbre naturaliste Patrin. Patrin, pendant huit ans, a travers tous les dangers, depuis les monts Oural jusqu'au delà du méridien de Pékin, explora les montagnes de l'Asie Boréale. Il fut membre de l'Académie de Saint-Pétersbourg et député à la Convention où il résista courageusement aux excès de la Montagne. Gabriel Jars, mort correspondant de l'Institut, comme Patrin, au commencement du XIXe siècle, se fit un nom dans les sciences, à la même époque, par ses explorations dans la Suède et dans la Norvège et par ses travaux mé- tallurgiques. Qui de vous ne s'est quelquefois arrêté, a l'entrée du Jardin des Plantes, devant ce buste populaire de l'abbé Rozier, seul-