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LITTÉRATURE. 107 et la lecture la plus attentive ne lui a suggéré aucune conjec- ture sur le médecin auquel on pourrait l'attribuer. Le docteur Daremberg a, de son côté, pris soin de soumettre ce manuscrit a un examen approfondi ; il l'a copié, étudié et annoté avec la science et la sagacité qui le distinguent ; mais rien n'a pu soulever le voile qui cache le nom de l'auteur, et l'on a peu d'espoir de le connaître un jour ; car les recher- ches que M. Daremberg a poursuivies à cet effet dans les bibliothèques d'Angleterre, d'Allemagne et d'Italie le confir- ment dans l'idée que ce manuscrit est unique. Ce premier point est resté et restera peut-être toujours impénétrable ; ce manuscrit, conservé dans la riche collec- tion de la bibliothèque impériale sous le n° 8161, est en par- chemin in-4°, sur deux colonnes, et appartient, dit M. Darem- berg, au XIIIe siècle (1) ; il présume qu'il est contemporain, ou à peu près, de l'auteur lui-même qui florissait sans doute, vu les écrivains qu'il a traduits ou qu'il cite, à la fin du XIIIe siècle ; mais il n'a pas été plus heureux que M. Littré pour découvrir son nom. Notons ici qu'on trouve sur le f° 45 et le P 62 une indication que je m'empresse de livrer aux biblio- philes et aux archéologues lyonnais et qui pourra peut-être les mettre sur la voie : on y lit : « Ce livre est a Guichart Bessonal « natif de lion, demourant a Paris, notaire et secrétaire du « roy, et l'acheta l'anMDXII.» Toutefois, si le Dr Daremberg n'a pu pénétrer le mystère de l'anonyme, il a fait sur ce poème de curieuses découvertes qu'il me reste à faire connaître : il est parvenu à savoir d'après quelles sources il a été rédigé, et sans aucun doute ce n'était pas le point le moins intéressant de ce problème d'histoire littéraire. Ces questions et cette découverte avaient un inté- (1) Les considérations historiques que nous allons développer tendraieut îi faite croire que le manuscrit doit être du XIV e siècle.