Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
154                    HISTOIRE DE CHARLIEU.
donner ici le texte même. Voici ces lettres de Philippe-Auguste,
qui sont datées de 1210, et par conséquent bien antérieures
à l'acquisition du comté de Mâcon par saint Louis (1) :
   « In nomine, etc. Philippus Dei gratia, etc. Noverint universi
présentes pariter et futuri, quod quia intelleximus quod villa
Kariloci, cum pertinentes suis, sit perutilis et necessarià nobis
et corone regni Francie, nos universitati tam militum quam
burgensium et aliorum hominum creantavimus quod ea que
habemus in dicta villa Kariloci et pertinencium ipsius nunquam
de manu regia removebimus sliquo modo, neque separabimus a
corona regni Francie ; sed volumus ut deinceps in perpetuum
tam milites, quam burgenses, quam alios (sic) homines de pre-
dicta villa et ejus pertinenciis nobis et successoribus nostris
regibus Francie inseparabiliter adhereant et corone. Quod ut
perpetuum stabiliter, etc. Actum Meled. (2) , anno Domini
M" CC X», regni nostri anno XXXI». »
   Ce titre, d'une date certaine et d'une authenticité incontes-
table, qui nous révèle l'importance acquise par la ville de Char-
lieu au XIIe siècle (3), n'est pas le seul qui démontre l'erreur
dans laquelle est tombé M. Desevelinges en ne faisant commen-

   (1) Elles ont été publiées imparfaitement dans le Recueil des historiens
de France, t. XI, p. 294, d'après le cartulaire de Philippe-Auguste, qui
existe encore en plusieurs copies à la bibliothèque nationale. C'est d'après
l'un de ces manuscrits que je les donne ici.
   (2) Le lieu (Melun) d'où sont datées les lettres ne paraît pas dans le
Recueil des ordonnances, où on a suivi la plus mauvaise copie. Par la place
qu'occupe cet acte, il paraît avoir été rédigé au mois de septembre ; en
tous cas, il ne peut être postérieur au 31 octobre 1210, jour où finissait
la 3 1 e année du règne de Philippe-Auguste. (Voyez le Catalogue des actes
de Philippe-Auguste, par M. Léopold Delisle, in-8, 1856. )
   (3) C'est sans doute par inadvertance que M. Desevelinges (p. 16) a
attribué à Charlieu ce qui fut décidé dans le concile provincial d'Anse, de
990 (et non 994 comme il l'a imprimé). Le bourg dont il est question dans
cette délibération est celui de Cluny et non celui de Charlieu. Charlieu
n'est cité dans cet acte que comme l'une des dépendances de Cluny. (Voy.
Marteune, Thésaurus unecd., t. IV, col. 74.)