page suivante »
152 HISTOIRE DE CHARLIEU. Charles-le-Chauve par sa sœur Richilde, femme de celui-ciy et beau-frère aussi de l'empereur Louis II, par sa propre femme, Ermengarde, sœur de ee dernier. Boson tenait, dit- on, de son père un château près de Charlieu (1). Ce fut là le point de départ de sa puissance dans le canton. Devenu gouverneur du duché de Lyon, qui comprenait plusieurs comtés, il s'empara de la nouvelle abbaye, ou du moins prétendit jouir, à titre de bénéficier, des terres en dépendant. Il tenait encore cette abbaye en 879, lors- qu'il obtint le suprême pouvoir sur nos contrées à titre de roi de Provence ; mais, étant tombé malade, les craintes de l'enfer lui arrachèrent quelques concessions en faveur des moines. Toute- qui, quoique placés dans le territoire des comtes de Forez, n'en faisaient point partie, et dépendaient encore de Lyon pour le temporel à l'époque delà révolution. Presque partout les maisons religieuses furent soustraites au pouvoir local. C'est ce que dit M. Pardessus dans son introduction au XXI e volume de la collection des Ordonnances des rois de France, p. xxxm: < De nombreux documents des deux premières races attestent que les i rois et les empereurs prenaient des églises, des monastères et d'autres établissements ecclésiastiques ou civils sous leur sauvegarde, et qu'en conséquence les causes qui intéressaient ces établissements étaient dis- traites des juridictions locales et portées directement au plaid du palais. Lorsque l'autorité royale eut été usurpée par les grands vassaux, ces éta- blissements se trouvèrent, par le fait, dans leur dépendance territoriale l i s e peut que..., se considérant comme propriétaires des droits régaliens, ils aient prétendu au pouvoir et à la juridiction sur les établissements de leur ressort. Peu à peu, néanmoins, les rois rentrèrent dans les droits qu'avaient eus ceux des deux premières races, et la cour du roi devint exclusivement juge des établissements que le roi prenait sous sa sauvegarde. Nous en avons la preuve dans un jugement que Louis VII, accompagné de sa cour, alla, en 1166, rendre dans le duché de Bourgogne, qui était un grand fief, et précisément ce fut pour juger la cause d'une église (Cluny) placée sous la protection royale. (Martenne, Ampl. cullectio, 1.1, col. 875.)» Ce passage, ainsi qu'on va le voir, s'applique parfaitement à Charlieu, qui, détaché du comté de Mâcon, tombe sous l'autorilé du due Boson, puis est placée sous la protection royale par Philippe-Auguste, le fils de Louis VU. (1) Dcsevemiges, Hisl. de Charlieu, p. 4 et 9.