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124                  LE PÊRË DE LA CHAIZE.
c'est qu'elle est de toute ancienneté, puisqu'on en trouve déjà
des traces dans les capjtulaires de Cliarles le Simple, et que, sous
Philippe le Bel, elle donna lieu à de graves discussions.
    La régale, à différentes époques, ne parait pas avoir eu la même
étendue, soit que les rois eussent négligé d'exercer cette préro-
gative, soit qu'ils s'en fussent volontairement dessaisis en faveur
de quelques églises. Vers le commencement du xvn e siècle, où
le mouvement de concentration du pouvoir est de plus en plus
marqué, on s'aperçoit , par les nombreux arrêts des parlements
qui interviennent sur cette matière, qu'elle est devenue une des
préoccupations constantes de la royauté ; toutefois, dans l'em-
barras extrême où se trouvent les légistes de résoudre cette
question presque insoluble, aucun de ces arrêts n'est décisif, ou
s'il en est un qui interprète le droit en faveur de l'autorité royale,
les prélats ont assez de crédit pour en suspendre indéfiniment
l'exécution. Richelieu les seconde par son silence , et plus tard ,
lorsque Mazarin est placé à la tête du royaume, son plus grand
soin, pour complaire à la cour de Rome et à une partie du clergé
de France, c'est d'éluder cette question et de la tenir toujours en
suspens. « Enfin, dit le P. d'Avrigny, Louis XIV parla en 1673.
Nous verrons, sous cette année là , un évêque seul lui tenir
t ê t e , et par son opiniâtreté troubler la paix de l'Eglise et de
l'Etat. » (1)
     Par sonédit du 10 février 1673, donné à Saint-Germain-en-
Laye, le roi étendait la régale à tous les diocèses du royaume, à
l'exception de ceux qui en étaient exempts à titre onéreux. Cet
édit intéressait surtout les provinces du midi situées au pied des
Alpes et des Pyrénées, la Guyenne, le Languedoc, le Dauphiné,
la Provence où jusque là n'avait jamais été appliqué le droit de
régale. Cette mesure suscita d'abord quelque résistance , mais le
roi ayant donné un second édit en 1675, l'année où le P. de La
 Chaize fut investi des fonctions de confesseur, la plupart des pré-
lats obéirent sans murmure à la volonté souveraine. Les seuls
 évoques d'Aleth et de Pamiers s'opposèrent avec la plus grande

  (I) D'Avrigny. Mémoires chronologiques et dogmatiques.         4