page suivante »
VISITE A SANï' 0N0FR10. 103 En outre de cette faveur auguste, je dois a mon cher poète plusieurs de mes plus agréables souvenirs d'Italie; son nom et mon culte pour son génie m'ont valu la connaissance et l'amitié même de plusieurs hommes distingués de ce beau pays ; car, ainsi que m'écrivait l'un d'eux. « Il culto degli nomini per grandezza di cuore, per altezza di mente famosi legano con vincoli di simpatie le nazioni fra loro. (1) » En parlant du Tasse, il m'est impossible de ne pas nommer le duc Giovanni Torlonia, admirateur passionné de ce poète qu'il a étudié avec amour et chanté dans son beau poème, inédit encore, du Tasse a Sorrente; un ami commun m'avait mise en rapport avec lui, et il voulut bien m'offrir dem'ac- compagner à ma seconde et cette fois complète visite a Sant'Onofrio. J'acceptai avec un empressement d'autant plus vif qu'on doit au duc G. Torlonia la première pensée des réparations faites en 1848 a la cellule où mourut le Tasse, ainsi que toutes les inscriptions qui en décorent actuellement la porte, les murs et la longue avenue. Voici quelque? fragments traduits du récit italien de ces récents hommages rendus par les Romains, au souvenir du poète catholique. Je les extrais d'une brochure que j'ai rapportée de Rome où elle me fut donnée dans la chambre même du Tasse par le duc G. Torlonia. « L'humble cellule d'où cette grande âme devait s'envoler « comme la colombe à l'appel suprême de l'éternel fut long- « temps négligée, et le P. Ruiz, général de la congrégation « du B. Pierre de Pise, de l'ordre de S. Jérôme, eut le « premier la pieuse pensée de placer une pierre indicatrice, « pour désigner ce lieu vénérable, à ceux qui, les yeux en « pleurs, venaient chercher dans le couvent les traces du (1) Lecultedesnoms d'hommes fameux par la grandeur du cœur, la subli- mité de l'esprit forme entre les nations de sympathiques liens.