Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   VISITE A SANT' 0 N 0 F M 0 .               95

botanique dont les grands lauriers sombres semblent croître
la tout exprès pour donner des couronnes a déposer sur la
cendre du poète. Une petite plate-forme gazonnée et déserte
précède l'église de Sant' Onofrio ; la façade de cette dernière
est ornée d'un portique ainsi que l'aile du couvent qui la
dépasse et s'en va dans la direction du Vatican, faisant face
au parapet qui sépare du jardin de botanique cette sorte de
terrasse. La vue dont on jouit de ce lieu, dit M. de Stendhal,
est une des plus belles du monde. Je ne crois pas du
moins qu'il en existe de plus émouvante, de plus féconde en
magnifiques souvenirs. Tout le panorama de Rome s'embrasse
d'un seul coup d'Å“il ! mais l'humble tombe attirait seule mon
attention lors de cette première visite; et, sans même jeter
les yeux sur les fresques duDominiquin etduPinturicchioqui
 décorent le portique, j'entrai dans l'église. Elle était triste et
 solitaire, telle que je pouvais la désirer en ce moment, peu
 ornée même pour un temple d'Italie. Je cherchai avidement
 la place de ces ossements augustes, que je venais vénérer.
 Je fus quelques instants à la trouver tellement elle s'efface et
 semble fuir les regards, retirée à gauche, en entrant, dans
 l'angle de la première chapelle. Je m'agenouillai, et je lus
 cette inscription si connue et d'une admirable simplicité:
                            D. 0. M.
                         TORQUATI     ÃASSI
                        OSSA HIC JACENT
                 HOC NE NESCIUS ESSET HOSPES
                    F R A T R E S HIIJUS ECCLESI^ÃŽ
                            PoSUERUNT
                          ANNO M. D. C. I.
                    OBIIT A N M. D. x. c. v.
                           NO


   Rien n'est noble en ce monde comme l'humilité évangélique.
L'érudition, ni la littérature dans leur style ingénieux n'ait-