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              AU PAYS DE FOREZ.



Cher pays de Forez, je te dois une offrande !
Terre où, dans mon berceau, les chênes m'ont parlé,
Ta sève et ton murmure en ma veine ont coulé;
Il faut qu'un cri d'amour, aujourd'hui, te les rende.
C'est toi qui la première, au sentier du désert,
Fis marcher, pas à pas, mon enfance inquiète,
Qui m'as nourri d'un miel dans les bois découvert,
Et, dans l'eau du torrent, m'as baptisé poète.
C'est ton doigt maternel qui dirigea mes yeux
Sur l'alphabet sacré des couleurs et des formes,
Et, dans l'accent divers des sapins ou des ormes,
M'apprit à pénétrer des mots mystérieux.
Par toi, dans l'ombre sainte, enfant des vieux Druides,
J'ai connu des grands bois le sublime frisson ;
Poursuivant l'infini des hori?ons fluides,
Par toi, des hauts sommets je fus le nourrisson.
  Février 1857.                                     6*