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LE MONT-CASStN. 81
roi des Goths, en Italie, dut se sentir dominé par le senti-
ment de la puissance divine, lorsqu'en ce jour a jamais mé-
morable, accompagné de quelques religieux, il vint ren-
verser un temple consacré à Apollon ; nouvel Hercule de la
foi, après avoir érigé deux oratoires ou chapelles, sous
l'invocation de saint Jean-Baptiste, il édifia un monument
plus impérissable, sa règle monastique , si bien empreinte
d'un esprit de sagesse et de discernement, qu'elle fut
adoptée par tous les moines d'Occident et devint l'objet de
l'admiration de saint Grégoire. Solitude, silence, humilité,
prière, obéissance, sont les principaux jalons de cet édifice
de sanctification.
La nouvelle église du monastère est riche en marbres de
toute espèce, en fresques fraîchement peintes , malheu-
reusement les arcs qui soutiennent les galeries latérales ne
sont pas proportionnés avec la hauteur des colonnes qui les
supportent. L'édifice tout entier en souffre ; n'étant d'aucun
style et écrasé par les masses rampantes de toutes ces cour-
bes , il frappe l'œil du visiteur et pénètre son âme d'une
vision et d'une impression pénibles.
Le couvent qui est attenant a cette église contient cent
élèves destinés en majorité à l'état ecclésiastique. Vingt re-
ligieux sont chargés de leur éducation. Chaque élève a sa
cellule. Une commode, une petite bibliothèque, une table,
sept chaises, servent d'ornement a ce petit asyle de la
science, que chacun entretient dans la propreté. Tous ces
détails m'ont vivement intéressé. Rien n'est indifférent dans
l'éducation. Le plus simple objet employé de préférence Ã
un autre, la manière d'établir les relations des élèves les
uns avec les autres ou avec leurs maîtres, tout cela pro-
duit des effets qui étonneraient un esprit superficiel, si la
théorie des infiniment petits ne trouvait pas son application
non seulement en mathématiques, mais dans toutes les
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