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04           ,      ÉPIGRAPHIE LYONNAISE.

poids. Artaud a eu une idée fort malheureuse , selon moi,
pour l'exécution de ses dessins ; il a fait un tableau de cha-
que arcade, de telle sorte que l'accessoire nuit beaucoup
au principal, et que les inscriptions y sont figurées en ca-
ractères tellement petits , que la plupart sont presque illisi-
bles. Il ne faut pas y chercher le caractère de la lettre antique
si bien rendu dans les dessins de M. Perrin, dont le tort est
d'être quelque peu poétisés.
   Le Musée lapidaire d'Artaud est un ouvrage infiniment re-
marquable : on y trouve a un haut degré les qualités et les
défauts de l'auteur , sa bonhommie, ses négligences , son
style incorrect et diffus, son talent d'observation , son habi-
tude, très-digne d'éloge, d'enregistrer tout ce qui peut servir
a l'histoire du monument dont il fait la description. Sous ce
rapport, ses écrits contiennent, en grand nombre, des ren-
seignements curieux et utiles qu'on chercherait vainement
autre part. J'ai l'intention de faire imprimer le Musée lapi-
daire d'Artaud dans le format du livre de Spon, dont il sera
le très-convenable pendant. Sije ne m'abuse, ces publications
seront un service rendu a l'archéologie, et à l'histoire litté-
raire de la ville de Lyon en particulier ; les épigraphistes
m'en sauront, je l'espère, quelque gré. De toutes les ma-
nières d'honorer la science, la plus digne c'est de repro-
duire son Å“uvre dans les conditions les meilleures pour la
faire valoir : donner une édition plus complète et correcte
des ouvrages d'un écrivain de mérite, faire imprimer un ma-
nuscrit important, ce n'est pas seulement servir à un haut
degré l'intérêt des lettres, c'est aussi accomplir un acte de
reconnaissance et de piété nationale.
                                                  J.-B. M.