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                          DE GUICHENOJS.                        23
faire mouvoir le ciel et de le supporter ; nous devons, sans
difficulté, rendre les mêmes honneurs à votre Eroinence, puis-
que , par ses intelligences surnaturelles, elle fait agir tout ce
royaume, même remuer toute la terre aussi facilement que si elle
la portait dans ses mains ; et comme cette ville fait une partie
de ce fardeau, nous prions Dieu de tout notre cœur de lui vou-
loir continuer et multiplier les forces nécessaires pour un tel
effort, afin qu'elle ne se lasse point de nous soutenir et faire du
bien, comme nous ne nous lasserons jamais de l'honorer, révérer
et servir en qualité de ses très-humbles, très-obéissants et très-
obligés serviteurs        (Entrées solennelles. —Péricaud , Notes
et Documents pour servir à'l'Histoire de Lyon).

    La tentative infructueuse de Guiehenon auprès du roi et
 du cardinal détermina la municipalité de Bourg et les Jésuites
 de Lyon à suspendre toute démarche concernant le collège,
 et à attendre de l'avenir (avenir qui paraissait prochain) les
 chances de succès que refusait le présent. Les Jésuites avaient
 trop de pénétration pour se méprendre plus longtemps sur les
paroles et les intentions dilatoires du cardinal, et leur avis
partagé par Guiehenon, fut de suspendre jusqu'à nouvel ordre
toutes démarches tendantes au but que l'on se proposait de
part et d'autre. Richelieu vieillissait, ses infirmités s'aggra-
vaient de jour en jour. On se promettait que sa mort appor-
terait un terme à ce système de compression qui enchaînait
les volontés et paralysait tout projet, toute action qui tentait
de se produire en dehors de son intérêt personnel, qu'il appe-
lait l'intérêt de l'Etat. Durant les trois années que vécut en-
core le cardinal, les registres consulaires de la ville de Bourg
sont muets au sujet du collège. Les choses continuèrent comme
parle passé, c'est-à-dire que les classes élémentaires eurent
pour maîtres des laïques qu'on se procurait comme l'on pou-
vait, mais qui pour la plupart se recrutaient dans l'Auvergne
ou le Limousin. Après la mort du cardinal (décembre 1642),