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12 CORRESPONDANCE INÉDITE l'Ain). On verra plus tard que bien en prit à la ville de s'être ménagé le bénéfice éventuel du testament de dame Louise de Monspey de Béosl. Il y avait bien à Bourg un couvent de Dominicains où se trouvaient des religieux instruits et capables de diriger un collège ; mais ces moines étaient loin de partager l'enthou- siasme général pour les Jésuites, avec lesquels ils étaient du reste en dissentiment sur certains points de doctrines religieu- ses. Les Jésuites, en effet, s'étaient écartés du sentiment de saint Thomas, touchant la grâce et la prédestination pour adopter ceux de leur confrère Molina. De là entre les deux ordres un esprit de répulsion et d'aigreur. Or, il arriva que les Dominicains de Bourg, informés des intentions, des dé- marches et des propositions faites au Conseil de la ville par le syndic Guichenon , tendantes à faire à la Compagnie de Jésus la cession définitive du collège de Bourg, et par ce moyen de les fixer d'une manière permanente dans celte ville, s'ingénièrent à trouver un expédient propre à prévenir ce résultat. Ils imaginèrent celui de proposer leurs services à la ville pour remplir les fondions de directeurs et régenls du collège; et pour assurer le succès de leur demandes, au lieu des deux classes que la ville se proposait d'ajouter aux clas- ses de grammaire, ils présentèrent un programme qui com- prenait le cours entier des éludes, y compris l'enseignement de la philosophie. Voici au surplus la requôle qu'ils adressè- rent au corps municipal, (elle qu'elle se trouve consignée dans le registre consulaire de la ville de Bourg à l'an- née 1639 : A MM. les Scindicqz et Conseil Général de la ville de Bourg. Supplient humblement les RR. PP. Prieur et religieux du dévot couvent de St Dominique de la présente ville, et vous remonstrent, qu'après avoir esté installés en ceste ville par le