Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
           CORRESPONDANCE INÉDITE DE GMCHENON.                  7

 daté de décembre 1603, qui rétablissait la Compagnie de J é -
  sus, expulsée en 1594 à la suite de l'attentat de Jean Chastel,
  avaient repris la direction du collège de la Trinité à Lyon.
 La Compagnie avait été rétablie dans le ressort des parle-
 ments de Bourgogne, de Guienne et de Languedoc, et auto-
 risée en outre à reprendre ses collèges de Lyon, de Dijon et
 de la Flèche. Cet édit avait poussé jusqu'au paroxisme l'irri-
 tation du parlement de Paris, qui voyait dans l'application
 de ces premières mesures le rétablissement prochain de l'or-
 dre des Jésuites dans les murs mêmes de la capitale du
 royaume. Le parlement donc s'était avisé d'aller dans cette
 circonstance porter au roi ses remontrances à ce sujet ; or,
 voici un aperçu des réponses que ce dernierfita leurs doléances.
    « Vous faites les entendus en matières d'étal et vous n'y en-
 tendez toutefois non plus que moi à rapporter un procès. La
 Sorbonne, dont vous parlez, les a condamnés (les Jésuites) ;
 mais ça été comme vous avant que de les connaître. Et si l'an-
 cienne Sorbonne n'en a pas voulu par jalousie, la nouvelle y
 a fait ses études et s'en loue. S'ils n'ont été jusqu'à présent
 en France que par tolérance, Dieu me réservait celle gloire,
 que je liens à grâce de les y établir.
    « Vous dites qu'en votre Parlement les plus docles n'ont
 rien appris chez eux ; d'où vient que par leur absence votre
université s'est rendue déserte et qu'on les va chercher
nonobstant tous vos arrêts à Douai, à Pont-à-Mousson et hors
le royaume ?
    « Vous dites : Ils entrent comme ils peuvent ; aussi bien font
les autres et suis moi-même entré comme j'ai pu dans mon
royaume. Mais il faut avouer que leur patience est grande el
pour moi je l'admire, car avec patience et bonne vie, ils
viennent à bout de toutes choses.
    « Pour les ecclésiastiques qui se formalisent d'eux, c'est de
tout temps que l'ignorance en a voulu à la science, et j'ai