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464 prises sous cette dénomination unique. Le susdit messager ajoute qu'ils devaient abandonner à tout jamais et céder de suite leurs terres, maisons, rentes, etc., aux soudards de messire des Adrets. Ce fut l'an de grâce 1562 que le terrible baron se permit cette demande indiscrète. Les bénédictins y répondirent qu'ils resteraient où ils étaient, préférant leur délicieuse vallée à tout autre séjour et leurs bonnes rentes à des aumônes incertaines. Voyant que les moines ne se dérangeaient pas , le baron se prit à rire, le farouche, et à gorge déployée. Il s'était, il faut le dire, remis un peu de la rage que lui avait causée sa dernière défaite devant Donzère. Les femmes y avaient défendu leurs murs à coup de pierres ^ pendant que leurs maris en armes ^ atta- quaient par derrière le chef des huguenots soulevés du midi. De graves échecs avaient éprouvé aussi son peu de patience devant Carpantras., qu'il quitta après cinq à six jours d'un siège inutile, dans la nuit du trois au quatre août 1562. Il crut pourtant pou- voir se permettre un peu de gaîté à l'égard de dix ou douze pauvres moines qui tenaient à leurs vieilles habitudes ; d'ail- leurs n'avait-il pas fait pendre quelques centaines de catholiques aux chênes verts de l'Aiguë et de l'Ouveze^ pour retrouver, disait-il., son chemin comme le petit Poucet, si jamais il était forcé de rétrograder; et tout récemment encore après avoir pris Mornas, n'en avait-il pas fait sauter toute la garnison dans le Rhône de cinq à six cents pieds de hauteur^ sauf ce pauvre diable qu'une heureuse" répartie sauva du sort d'Icare. Le baron était parfois porté aux facéties. Il en imagina donc encore une pour se moquer des braves bénédictins , avant de recourir aux mesu- res de rigueur. Un vieil âne pelé , pantois,, l'oreille basse, leur fut envoyé sans délai. On y joignit un deuxième messager chargé de de- mander la prompte évacuation du couvent. Si les bons pères avaient connu l'humeur habituelle du farouche calviniste, ils n'auraient pas manqué, sans doute, de céder à ses caprices, et de faire bon accueil à l'un et à l'autre courrier. Mais ils crurent devoir tenir conseil avant tout. Us y résolurent de refuser nette- ment l'entrée de la vallée. Et en vérité avaient-ils donc si grand tort!.--- On attaque gaîment une redoute à la baïonnette , quoi-