Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               LA

         CHAISE A'PORTEURS.

                              • 3 » * «S




   Àvez-vous remarqué une chaise à porteurs qui part souvent de
grand matin ou à la chute du jour, des quartiers St-Georges et
de la Grande-Côte , pour se diriger vers l'Hôtel-Dieu. A travers
les glaces cassées , où le méchant rideau qui cache l'intérieur
délabré de cette caisse sale et vermoulue, vous voyez un vieil-
lard enveloppé d'une couverture. Ce malade pâle et souffrant
cache sa figure , moins pour se garantir du froid que pour dérober
ses traits à tous les regards ; ses porteurs couverts ainsi que lui
des livrées de, la misère, suant, haletant, le portent pénible-
ment à l'Hôpital.
   L'infortuné désolé de quitter sa famille , honteux de sa misère,
sent plus vivement ses maux en entrant dans cet asile , où tout
repousse ses sens et double ses appréhensions. Heureux, quant
la chaise découverte de l'hospice, portée par deux frères servans,
à la plaque brillante , ramène chez lui le convalescent joyeux de
se retrouver en famille.