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 m e n t , et la compagnie qui en fut fort satisfaite, m'a chargé de
vous témoigner ses sentimens et sa reconnaissance. Quoique ce
 discours m'eût été remis par monsieur votre frère quelque tems
 auparavant, j'attendis ce jour là pour en faire la lecture, parce
 que monseigneur l'Archevêque n'avoitpu assister aux deux séances
précédentes , et qu'il m'avoit ordonné de ne le lire que quand il
y seroit présent. Cette circonstance marque l'intérêt que l'illustre
Prélat prend a ce qui vous regarde. Il m'a encore chargé en son
nom, et en celui de la compagnie, de vous prier de ne point faire
imprimer votre discours , parce que nos assemblées n'étant point
encore autorisées par des lettres patentes , il est à propos qu'il
ne paroisse rien dans le public qui ait quelque raport à nos exer-
cices. Quand nous serons érigés en compagnie formée, par l'au-
torité du roi, alors il nous sera permis de nous produire avec un
peu plus de confiance, et de faire montre des richesses que vous
nous communiquerez. Monsieur votre frère vous envoie avec cette
l e t t r e , une copie de nos règlemeiis, et la liste des Académiciens :
ces deux pièces vous feront connoître, et la nature de vos enga-
gemens , et les noms de vos confrères. Je prensla liberté d'ajou-
ter de mon chef quelques petites observations sur votre discours,
auxquelles vous n'aurez que l'égard qu'il vous plaira. Tandis que
vous aurez la plume à la main, vous pourrez bien ajouter quel-
ques mots en faveur de monsieur le président Dugas , votre di-
recteur, magistral également versé dans la science du droite dans
l'étude des belles-lettres, et dans la connoissance des langues :
 distingué par la beauté de son esprit, par la solidité de son juge-
 ment, et par un rare assemblage de toutes les vertus qui peuvent
 former un grand magistrat, un bon citoyen , un excellent Acadé-
 micien , et un chrétien parfait. Vous jugez b i e n , monsieur., que
je me sens d'autant plus obligé envers vous , des louanges que
 vous m'avez données dans votre discours , que je m'en reconnois
 parfaitement indigne. Je ne le suis pas moins de votre amitié.,
 par le cas que je fais de votre mérite, et par l'attachement sin-
 cère avec lequel je suis , monsieur votre très humble et très
 obéissant serviteur,

                                              BROSSETTE.
         À Lion ce 11 de mars 1718.