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276 fils. Gomme cet air fier et intrépide de Guillaume Tell contraste avec la figure aimable et sensible de Rousseau ! L'un nous a tracé l'exemple, l'autre nous a donné la leçon de ce que nous devons faire ; soyons, mon ami, soyons vertueux comme l'autre , c'est là ce que, d'après les propres leçons, je répéterai sans cesse aux français qui, non contensd'avoir établi la Liberté , voudront la voir posée sur des bases inébranlables. A la suite de ces trois grands hommes , si dignes d'être fran- çais, éloienl portés les bustes de nos trois marlyrs, Pelletier, Marat et Chalicr ; si comme Pelletier, les hommes à préjugés avoient su les fouler aux pieds •, si comme Marat, les palriolcs avoient toujours développé ce grand caractère qui ne transige jamais avec les principes, qui ne compte pour rien le sang im- pur, lorsque son effusion doit prévenir celle du sang innocent et républicain; si surtout comme Chalier, les lyonnais eussent ap- pris à mépriser les riches , les égoïstes et les inlrigans ; si, aux dépens de leur vie, ils eussent soutenu à temps les maximes dont ils commencent à soutenir et à adorer la vérité, ni la Républi- que, ni en particulier celle Commune , n'eut eu tant de malheurs à pleurer; la fêle de l'Egalité cul été celle de lous les inslans , de lous les jours , et les hommages à la Liberté devenus l'exercice familier el habituel de ses citoyens, eussent épargné à une ville coupable des vengeances terribles cl nécessaires qui ne sont pas encore-consommées. "L'image des grands hommes m'a inspiré quelques réllexions qui m'ont un peu détourné-du cortège dont je te trafois la mar- che ; je n'ai pas besoin de te dire que partout on voyoit flotter dans les airs les emblèmes du culte actuel des français ; ici, étoit la statue de la Liberté ; plus loin, le niveau de sa sœur ; d'un côté, les tables de la loi, de l'autre, des inscriptions qui rappe- laient au peuple ses droits, et au magistrat ses devoirs; mais ce que tu aurois eu du plaisir toi-même à considérer c'étoient les vases simples, grossiers et domestiques, en un mol, les gamelles portées sur des épaules robustes, dans lesquelles étoit contenue la nourri- ture frugale et Spartiate, destinée au banquet qui devait cou- ronner la cérémonie. Je vais te donner une idée de L'immense population de cette