Revue du Lyonnais » série 1 - n°1 ( 1835 ) » pp.116

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sance. II figurait parmi les familiers du duc Henri de Montmo-
rencij dans le temps même que Boissat y figurait également, et
jouissait de toutes ses bonnes grâces. Supportant avec peine le
chagrin qu'il ressentait de l'affront qui lui avait été fait, il cher-
chait l'occasion d'amener Boissat à un combat singulier, et de se
venger ainsi. Moi, alors, devinant les intentions de Vachier ,
car nous étions assez unis par une amitié qui avait existé déjà
entre nos parens, j'avertis de tout les amis de Boissat, qui é-
taient nombreux et bien choisis ; pendant ce temps-là, je ne per-
dais pas de vae Boissat lui-môme. A la fin, Georges de Musy,
premier président de la cour des Aides, et Jacques Marchier,
avocat-général de la même cour, (à Vienne) interposant leur
médiation,les deux partis se réconcilièrent, et la querelle s'a-
paisa. »
  Molière, devenu l'occasion très-innocente d'un duel, à une
époque où l'on descendait trop souvent en champ clos, voilà une
particularité assez curieuse, et que nul de ses biographes n'a
rapportée. M. Taschereau lui-même, en faisant son beau travail
sur notre grand maître de la scène comique , ne connaissait pas
cette anecdote -, il fait aller Molière de Lyon à Avignon direc-
tement quoiqu'il soit manifeste, par ce fragment de Chorier,             *
qu'il séjourna quelque temps à Vienne. Il est possible encore
que son passage dans cette dernière ville, se rattache à une
autre excursion théâtrale qu'à celle de 1653.



                    NINON DE L'ENCLOS A LYON.


   En 1648 Ninon de Lenclos fit un voyage à Lyon (elle avait alors
 32 ans): les uns disaient que c'était pour se faire traiter secrète-
ment de quelque incommodité ; les autres , par fantaisie ; on dit
que ce fut pour Yillars Orondate, depuis ambassadeur en Espa-
gne, et qu'elle fit le voyage en poste comme un courrier, et
point en chaise comme on a fait depuis; elle était déguisée en
homme. Elle disait que c'était à dessein de se retirer. En
effet, elle se mit dans un couvent. Là, le cardinal de Lyon
(Louis-Alphonse du Plessis, frère du cardinal de Pdchelieu) de-