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tous m'avez fait passer à Paris. Voulez-wras agréer, comme président de cette So-
ciété savante, qui fait revivre une Académie célèbre, à laquelle je me faisais gloire
d'appartenir, et mes respectueux remerdmens et ma vive reconnaissance ? L'es-
pérance de la paix me rend celle de retrouver dans son sein mes illustres confrères,
qui regretteront sans doute avec moi de ne pas lire sur leur liste le nom si cher et
si justement fameux de Thomas, qui était aussi membre de la ci-devant Aca-
démie de Lyon ; de Thomas, mon tendre et fidèle ami, et dont j'ai laissé les cen-
dres à Oullins. Mais une idée douce me console : ces cendres si respectables au
génie, à la vertu et au patriotisme , sont sous la garde de l'Athénée, c'est-à-dire ,
dans le sanctuaire des sciences et de la liberté.
   « Agréez , je vous prie , Citoyen président, l'assurance de tout mon respect.
                                                                       « Ducis.»
                             De l'Institut national et de l'Athénée de Lyon.»



   L'autre fragment inédit est de M. Dumas lui-même , et fait partie d'une HISTOIRE
DE L'ACADÉMIE DE LYON' , qui aura 2 volumes in-8., et que l'auteur ne devrait pas
garder plus long-temps en porte-feuille. Tl s'agît, dans ce morceau , des JOLISS
FEMMES DE L v O N :

    « Les Lyonnaises ont toujours été célèbres par leur beauté. Les historiens nous
 apprennent que Charles VIII, se rendant à Naples, séjourna à Lyon pour les bon-
 nes grâces et les attraits d'aucunes dames lyonnaises. Je rappellerai Louise Labé,
 notre Saplio, Clémence de Bourges, Pernctte du Guillet, les dames Gigonne et
 Passefillon , que distingua particulièrement le farouche Louis S I , Sibille Cadière
 Stuart, qui joignait aux charmes de la figure le mérite de faire de jolis vers, dont
 quelques-uns ont été insérés dans les ANNALES ÃOÉTIQUES , Marie de Pierre-Vive,
 épouse d'Antoine de Gondi, favorite de Catherine de Médicis, Jeanne Creste , sur-
 nommée LA PLUS BELLE DES EELLES , Jeanne Gaillarde , tant chantée par Clément
 Marot, et Marguerite Bellet, Marianne Croppet, Catherine Henry, dont M. Co-
  chard possède les figures frappées en plomb par Bidan ou par Varin , fameux mo-
  nétaire de Louis XIII. Entre toutes les dames françaises, le premier ambassadeur
  de la Porte-Ottomane en France , Méhémet-Effendi, accordait le prix de la beauté
  à celles de Lyon , qu'il avait vu rassemblées chez l'intendant de la province. Je ne
 parlerais d'aucune lyonnaise, citée dans nos temps modernes pour ses attraits, si
  un négociant ne m'avait rapporté un trait utile peut-être aux auteurs qui écriront
 l'h'stoire du commerce ou celle de la beauté. Ce négociant m'a assuré avoir ren-
 contré , dans les mers du Bengale , un vaisseau dont la principale cargaison consis-
 tait en portraits de madame Récamier, peints en Angleterre et portant cette uni-
  que inscription •. MISTRISS RÉCAMIER ; on prétend même que des mouchoirs de la
  Chine, empreints des mêmes traits, ont été importés en Europe. Ce triomphe in-
  dustriel en vaut bien d'autres. Nos dames doivent s'honorer, sous tous les rapports,