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afin de s'y perfectionner. Arrivé à Rome, Chinard s'inspira bien
vite à la vue des nombreux chefs-d'œuvres que lui offrait de tous
côtés la capitale des arts : après dix-huit mois d'études sérieuses^
il se trouva de force à pouvoir concourir pour le prix de sculp-
ture proposé par l'Académie de St-Luc.
   Le sujet de ce prix était Persée délivrant Andromède. Des con-
currens de toutes les nations se présentèrent, Malgré son isolement
à Rome, quoiqu'il y fût entièrement sans autre appui que son
talent, Chinard ne sortit pas moins de la lutte vainqueur de tous
ses rivaux, et le premier prix lui fut adjugé. Le second prix fut
donné à un artiste romain, et le troisième à un prussien. La
distribution solennelle de ces prix eut lieu au Capitole, le 12
juin 1786, en présence de M. le cardinal de Bernis et de l'habile
peintre Lagrénée, directeur de l'Académie de France à Rome ;
M. le marquis de Créqui, un des plus brillans seigneurs français
de cette époque, conduisit Chinard au Capitole dans sa voiture,
et l'artiste lyonnais reçut, des mains du cardinal Boncompagni^
 une couronne que^ depuis soixante ans, aucun français n'avait
 pu obtenir.
   Le premier séjour de Chinard à, Rome fut d'environ cinq ans,
pendant lesquels il s'occupa de l'exécution d'un très-grand nom-
bre de copies en marbre d'après l'antique, et dont une partie vint
 enrichir l'élégant hôtel que M. le chevalier de Jouy possédait
à Lyon. Parmi ces différens morceaux de sculpture on distin-
guait les bustes de Bacchus et d'Ariane, d'Homère, de Germani-
cus,de VApollon pythien, la Vénus du Capitole, le Combat dutan-
reau et du Uon, le groupe du Centaure dompté par l'Amaur et
celui du Laocoon. Ce dernier est aujourd'hui la propriété de
M. Lacène, auteur d'un savant mémoire sur les abeilles, réimprimé
plusieurs fois et traduit en plusieurs langues.
   Vers les derniers mois de 1789 , Chinard fut de retour à, Lyon,
où l'intendant de la province du Dauphiné le chargea de l'exé-
cution d'un mpnument à élever à Grenoble en l'honneur du Che-
valier Bayart : il en fit les plans et l'esquisse; mais la marche
rapide de la révolution, le força d'abandonner ce noble, travail.
En 1790, il exécuta, pour la cérémonie de la Fédération, qui eut
lieu le 30 mai, dans la grande prairie communale de Yaux et de