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lion de son TRAITÉ DE LA CONFORMATION EXTÉRIEURE DU CHEVAL (Paris 4769, in-8). De-
 meuré long-temps inconnu, le tirage ayant été d'abord limité à un très-petit nom-
 bre d'exemplaires, cet ouvrage est le chef-d'œuvre de Bourgelat; il est écrit de
 telle manière, qu'il convient également aux naturalistes et aux artistes , au simple
 écuyer comme au vétérinaire.
   Noire auteur fit paraître plusieurs autres ouvrages, beaucoup moins remarqua-
  bles, pendant les six années qui suivirent l'an 1770 ; ils ont tous été refondus,
 dans les éditions successives de son dernier livre, les ELÉMENS DE L'ART VÉTÉRINAIRE
 dont la plus complète est la sixième imprimée à Paris, en 1808 (in-8), avec des
 notes de J.-B. Huzard.
    Quelque grand que soit le mérite de ces divers travaux, quelque juste que soit
la haute réputation qu'ils assuraient à Bourgelat, puisqu'ils sont encore ce que
l'étude et la médecine des animaux domestiques possèdent de mieux pensé, d e
mieux écrit, jamais ils n'auraient pu lui procurer l'immortalité que lui promet la
reconnaissance de tous les Ages pour la création des ECOLES VÉTÉRINAIRES. C'est son
plus beau titre à la gloire, c'est celui que personne ne peut lui disputer ; l'hon-
neur lui en appartient tout entier, et le bien que cette importante fondation a
produit jusqu'ici, celui qu'elle doit produire ultérieurement, rejailliront toujours
sur son fondateur.
    Cette noble pensée lui fut inspirée en 1761 par sa sollicitude pour les progrès
de notre agriculture nationale, et parle besoin qu'il éprouvait de pénétrer jus-
que dans les campagnes les plus reculées pour en chasser le charlatanisme, pour
en extirper les méthodes empiriques qui dépeuplent les fermes et abâtardissent
incessamment les races d'animaux. Bourgelat a atteint son but, puisqu'il a vu la
Vétérinaire comprise dans toute son étendue , ses diverses branches prendre de
l'extension, et ses rapports avec l'économie rurale devenir plus intimes ; puisque
enfin il a vu ses plans adoptés en Italie , en Allemagne, et jusque par les peuples du
Nord.
    La ville de Lyon vit, le premier janvier 1762, s'ouvrir dans un de ses faubourgs,
la première école vétérinaire et les cours faits par Bourgelat, appeler de nom-
breux élèves qui vinrent y puiser une instruction solide. Du moment qu'il fut dé-
cidé qu'une seconde école serait établie à Alfort, près Paris, et que la direction en
serait donnée à Bourgelat, le gouvernement de celle de Lyon, passa aux mains de
l'abbé Kozier qui ajouta à son lustre, contribua puissamment à y attirer de nom-
breux auditeurs, et à lui faire produire d'illustres élèves. L'école d'Alfort date de
l'année 1765: la France en possède une troisième depuis 1825 seulement, celle
de Toulouse consacrée spécialement aux races bovines. L'école d'Alfort ne prit le
premier rang, qu'elle conserve maintenant, que lorsque la persécution la plus
inique vint obliger le restaurateur de l'Agriculture française à abandonner l'école
de Lyon. Je ne dirai point ici quel fut l'auteur de cette mauvaise action : ce n'est
pas dans un ouvrage du genre de celui-ci que l'homme doit paraître jaloux , en-