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* 459 M. Cochard, est aujourd'hui plus recherché et plus considérable qu'autrefois. Les vêtemens se rapprochent de ceux dont on use à la ville; la corruption gagne insensiblemenl et l'aisance dispa- raît. On voit de jeunes ouvrières brodeuses, coiffées du bonnet de tulle, garni d'un nœud de ruban rose, étaler le châle façon ca- chemire. Cette mise forme un contraste frappant avec celle de leurs parentes uniquement livrées aux soins domestiques. Celles- ci, revêtues de l'habit de bure, les mains encore imprégnées du fumier qu'elles viennent de répandre sur les champs , semblent appartenir à une classe inférieure Les diverses branches d'in- dustrie acclimatées dans la campagne, portent un préjudice nota- ble à l'agriculture, en. lui enlevant une foule de bras qui lui étaient destinés, tellement qu'il devient difficile dans une infinité de communes de se procurer les journaliers et les domestiques que réclament les travaux agricoles. » L'amour du travail est assez répandu pour qu'il soit rare de trouver sur la voie publique des mendians appartenant au dépar- tement, mais on en rencontre un grand nombre qui viennent des départemens voisins. Les ouvriers de Saint-Etienue (entre autres) se livrent à la mendicité par partie de plaisir : réunis par troupes de cinq à six individus, suivis de femmes et d'enfans cou- verts des haillons de la misère, ils parcourent les campagnes du département du Rhône, sollicitant la bienfaisance publique et consacrant le produit de leurs quêtes à des orgies. Ces courses vagabondes, qu'on appelle aller à la Cambroulle, durent quel- quefois sept à huit jours. Les habitans de Lyon sont industrieux, laborieux et naturelle- ment portés au commerce de manufacture et de détail. Leur ré- putation d'honneur et de probité est fondée depuis longtemps. Le poèteEnnodius , qui visita cette ville au Vlme siècle, dit que ses habitans ont le lait de la probité native : et natus Rhodani lac pro- bitatis habet. On voit peu de grandes fortunes chez les négocians , parce qu'il y a peu de spéculations à faire dans la fabrication des étoffes de soie, qui forme la principale branche du commerce ; mais avec l'ordre, l'économie et le travail assidu, ils acquièrent ordinairement une gïande aisance et beaucoup de bien-être. — « La vie privée des Lyonnais, dit M. Ozanam , est régulière ; on