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se voit beaucoup en famille, et quoique les étrangers soient bien
accueillis , ils ne tardent pas néanmoins à s'ennuyer dans Lyon ,
s'ils y font quelque séjour sans affaires, car ils n'y trouvent pas
de société journalière. Les négocians travaillent dans leurs comp-
toirs jusqu'à neuf heures du soir. Les spectacles sont peu fré-
quentés par les dames, qui se consacrent entièrement et avec un
dévouement exemplaire aux soins de leur famille.
    « Il existe de nombreuses sociétés de bienfaisance consacrées
au soulagement des malheureux, mais on cultive peu les arts et
les sciences. Quoique l'école de peinture de Lyon jouisse d'une
réputation méritée , le dessein n'est guère étudié que par les jeu-
nes gens qui se destinent à la fabrication des étoffes de soie. Il
y a une académie des sciences, un cercle littéraire, une société
de médecine et une autre d'agriculture, etc., etc. ; mais tous ces
établissemens scientifiques sont peu suivis. Autrefois , dit-on , lés
Lyonnais échangèrent avec les habitâns de Bourges leur académie
contre un privilège de foires franches!. Les négocians ont dés cer-
cles où ils se rendent le soir pour causer d'affaires, ou pour quel-
ques parties de piquet ou de billard. D'autres cercles existent dans
le quartier Louis-le-Grand, pour la noblesse et les gens riches
de cette partie de la ville. — La noblesse n'est pas nombreuse à
Lyon, et il y existe peu de familles nobles qui doivent leurs ti-
 tres à la profession des armes; elles sortent généralement de
l'échevinage, titre que l'on acquérait avant la révolution dans le
 commerce et le barreau. Il y a aussi peu dé grandes fortunes dans
cette classe. »



                ( Extrait de la France Pittoresque ) ,