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                     MŒURS , CARACTÈRES ,   etc.


    Leshabitans du département du Rhône n'ont pas de physiono-
mie particulière ni de caractère tranché. Les hommes y sont d'une
stature moyenne et les femmes généralement bien faites. Les
paysannes des rives du Rhône ont beaucoup de fraîcheur. La po-
pulation de Lyon, composée en grande partie d'ouvriers en soie ,
dont la vie sédentaire et la nourriture peu abondante, influent
beaucoup sur le tempérament, présente un grand nombre d'en-
fans rachitiques et scrophuleux, surtout parmi les filles : ces vices
organiques proviennent sans doute d'un climat humide et nébu-
leux et d'habitations peu aérées et malsaines. Les ouvriers en
soieries, qui forment la majeure partie de la classe ouvrière, et
qu'on nomme canuts, travaillent beaucoup, gagnent peu et se
nourrissent mal, autant par pauvreté que par économie. L'éco-
nomie, poussée même à l'extrême, est une des qualités instinc-
tives des Lyonnais et de toutes les classes. Il n'est pas rare de
voir une famille nombreuse occuper une seule pièce qui sert â la
fois d'atelier, de chambre à coucher et de cuisine ; car, dans les
fabriques de Lyon, on voit peu de ces vastes ateliers qui réunis-
sent sous un même toit et sous une surveillance continuelle un
grand nombre de travailleurs. La plupart des ouvriers travaillent
 chez eux d'après le tarif établi.
    Le peuple des campagnes est à la fois agriculteur et fabricant.
On y trouve peu de maisons qui ne renferment un métier. Il est
plus gai et mieux portant que celui des villes, ses mœurs sont
beaucoup plus sévères. L'habitation de la maison paternelle ba-
 lance, pour les jeunes gens des deux sexes qui sont ouvriers,
 l'influence ailleurs si pernicieuse des fabriques. Le paysan lyon-
 nais joint à une conduite pure une dévotion fervente^ quoique peu
 éclairée. Il est sobre, généreux et hospitalier. On a cependant
 remarqué, depuis quelques années, dans certains cantons, que
 l'introduction de la fabrique des étoffes de soie et de la broderie
 des mousselines, travaux où l'on emploie jusqu'aux jeunes filles
 chargées de la garde des bestiaux, excite dans la population un
 goût désordonné de luxe. « Le mobilier, dit un écrivain lyonnais,