page suivante »
411 ït voyons parvenus. L'heure est-elle propice ou non i' Les mois « d'Égalité et de Fraternité sont-ils compris aujourd'hui plus que « jadis ? Je le crois. Semblables à la terre traversée par la char- « rue et qui n'attend que le grain de l'agriculteur , les nations « labourées par les révolutions successives , sont lasses de q u e - « relies de rois et de prêtres , et n'attendent que la pacifique s e - « mence. Fraternité , fraternité ! prêchons ce dogme avec courage, « avec persévérance , et bientôt les peuples se tendront la main , « et les fauteurs de l'égoïsme seront détrônés , et l'instruction « sera p r o p a g é e , et l'homme n'embraèséra plus aveuglément tel « ou tel parti contraire à la n a t u r e , à la morale et à la société. » M. Ferton a beaucoup l u , et sa brochure accuse de laborieuses recherches. Nous lui conseillerons néanmoins d'être plus sobre de citations ; par le temps qui court une allusion fine , un rappro- chement adroit produisent plus d'effet qu'un texte connu d é j à , et qu'il est nécessaire de rajeunir du moins par la forme. Amédée ROUSSILLAC . IlÉMOIRE SUR LA NÉCESSITE ET SUR LES AVANTAGES DE LA COLONISATION D'ALGER , PAR LE DOCTEUR TROLLIET , PRESIDENT DE LA SOCIETE DES COLONS DE LÃON. En France , le pays du monde le plus divisé d'opinions , le plus enclin , sans contredit, aux plaisirs irritans de la controverse , il est certaines questions , néan- moins, eu présence desquelles s'évanouit toute velléité de dispute. Qu'il s'agisse de l'honneur national , par exemple , de ce bien commun qu'il importe à tous de conserver intact, alors s'effacent les nuances diverses de l'opinion, alors, fraternisant dans la même pensée , tous les citoyens marchent au même but et par les mêmes voies, car il n'est pas deux manières d'envisager les questions de ce genre. Ainsi, lorsque , répudiant toute pudeur, des sophistes à gage osèrent, par des insinuations déloyales , conseiller honteusement l'abandon d'Alger , il n'y eut qu'un cri de réprobation parmi tout ce que notre patrie compte d'hommes de cÅ“ur et de conscience. Reproduit sous des formes moins imprudentes et plus captieuses , coloré des vains prétextes d'une nécessité mensongère, ce lâche conseil ne fut poiut écouté : Alger nous reste en dépit de l'étranger, en dépit de quelques français indignes, toujours agenouillés devant l'autel de la Peur. Mais si la question algérienne est résolue sous ce rapport, si la nécessité de la consér-