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« donnais la c o u r o n n e , ou de vous qui l'acceptiez ? — Ces rois,..
« d'un ordre nouveau qui s'élèvent, chacun une charte nouvelle
« à la main , sur qui s'appuient-ils pour monter à leurs trônes
« constitutionnels ? West-ce pas sur la valeur des peuples , qu'au
« nom de leur émancipation et de l'amélioration de leur s o r t ,
« ils poussent à la révolte contre les représentans du p a s s é ,
« contre les rois féodaux !
     « Et il est, telle capitale par le monde sur le pavé de laquelle
« ces choses sont écrites en caractères de sang. »
     L'auteur, après cette prosopopée arrive à une forme moins
d r a m a t i q u e , et développe un système moral et religieux, où
l'on retrouve en partie les idées St-Simoniennes. M. T e r s o n , ex-
clusivement préoccupé de pensées généreuses de paix univer-
selle et d'association libre entre les rois et ceux qu'ils regarde-
ront toujours comme leurs sujets , prétend que le peuple ne veut
plus se battre pour sa liberté. M. Terson , ancien prêtre catholi-
 que , laissera du moins au peuple son libre arbitre dans cette af-
 faire ; son livre respire un trop grand amour de la l i b e r t é , pour
 qu'il veuille réduire la société à une inaction qui donnerait beau
 jeu aux rois. Nous n'avons du reste ni le temps ni la volonté
 d'approfondir ce sujet ; mais on nous accordera facilement que
 M. Terson préjuge fort légèrement la question.
     Bien des personnes trouveront M. Terson trop avancé en mo-
 rale. Ses réflexions sur l'amour hors le mariage ( ce sont ses ex-
 pressions ) , feront sans doute jeter des cris de pudibarderie à
 bon nombre de gens comme il f a u t , lesquels se passe de m a î -
 tresses, ainsi que chacun le sait. Voici quelques sentences qui ne
 seront pas non plus du goût d'un certain monde :
     « Il est moral d'aimer la gloire, les honneurs , les dignités -,
  « mais il est immoral de chercher à les obtenir par des moyens
  « infâmes comme la bassesse, l'intrigue, la flatterie, l'hypocrisie,
  « l'or , la force brutale. C'est par ces moyens , à la faveur des,
  « révolutions , que beaucoup n'ont pas honte d'aspirer à des em-
  « plois qu'ils sont souvent incapables de remplir dignement. Et
  < il est certain pays au monde , où la démoralisation sur ce
   t
  « point est si grande , que le vrai mérite a honte de se montrer
  < à côté de certaines dignités ainsi parvenues. Honte à ce pays !
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