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 tache peut-être sans son secours. Ici cependant, il existe une e.«i
 pèce de camaraderie littéraire , en ce sens que la plupart des
 gens qui se livrent aux belles-lettres s!e connaissent person-
 n e l l e m e n t , et se donnent mutuellement quelques éloges assez;
 consciencieux dans differens journaux. Croyez-vous qu'un livre
lyonnais en soii lu davantage ? vous vous tromperiez grande-
 ment. Il est constaté maintenant que les seules personnes s'inlé-
ressant aux beaux-arts , à Lyon , sont celles qui s'en occupent e t ,
tranchons le m o t , celles qui en vivent. Quant aux négocians ,
proprement d i t , ils sont trop positifs et trop calculateurs pour
s'imaginer que noire cité puisse acquérir quelque gloire par la
ciAure des arts libéraux. Et p o u r t a n t . comment voulez-vous
avoir une littérature locale , originale , si vous ne la soutenez pas!'
Le talent dédaigné par vous se relire d o n c , et va chercher une
terre moins inhospitalière.
     Quant à nous qui avons pris pour devise : décentralisation, nous
 poursuivrons noire t â c h e , quoiqu'il advienne, et -toutes les fois
 qu'une œuvre lyonnaise paraîtra , nous la signalerons à nos
concitoyens , en donnant à l'auteur les louanges que nous le croi-
rons mériter , ou les conseils dont il nous semblera avoir besoin.
    Nous avons sous les yeux une brochure qui a pour titre : Le
Cri du Peuple. M. ï e r s o n y dépeint les misères et les souffrances
auxquelles le peuple est en proie; il lui fait proférer des plaintes
provoquées par sa déplorable situation; puis il montre -comment
l'espérance rentre dans son aine avec le sentiment de sa force.
« Ne suis-je p a s , dit le peuple , le bras puissant de Dieu qui fé-
K conde la terre , qui plante , sème , moissonne ; qui creuse les
« canaux, qui oppose des digues aux lleuves les plus impétueux,
« qui jette les vaisseaux sur les mers -, qui bâtit l'habitation des
« hommes , depuis la frêle -et solitaire chaumière de la montagne,
« jusqu'aux superbes tours qui dominent les capitales du m o n d e ;
« qui tisse la parure de toute la grande famille h u m a i n e , depuis
« la bure dont je me couvre , jusqu'aux manteaux des rois. — J e
« suis créateur , je suis le vrai représentant de Dieu sur la terre !
« — Rois qui commandez sur celte planète, d i t e s , d'où vous
« v i e n t votre puissance ? alors que je vous couronnais au milieu
« des c a m p s , qui de nous deux était le plus grand 5 de moi qui