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366 des couplets fut en effet trouvée dans le tiroir de la table du cabi- n e t , comme l'avait indiqué le savetier ; 6° Cette copie, écrite de la main m ê m e de Saurin, r'âturée, chargée de corrections et de renvois, entièrement conforme à celle da bijoutier Malafaire, offrait tous les caractères d'un ori- ginal ; 7° Dans les copies de Saurin et de Malafaire, le premier vers du neuvième couplet se lisait ainsi : Jeté vois , 6 bénet Danchet ! Dans la copie de Boindin, au contraire, on lisait : Je te vois , in- nocent Danchet ; ce qui prouvait assez évidemment que la copie de Malafaire n'avait pas été prise sur celle de Boindin, pas plus que celle de Saurin ne l'avait été; 8° Interrogé si la copie trouvée chez lui avait été prise sur celle de Boindin ou sur celle de Malafaire, Saurin répondit qu'il ne se le rappelait p a s , qu'il croyait cependant l'avoir prise sur celle de Boindin ; 9» Dans la copie de Boindin, les quatorze couplets se suivaient tous, sans coupure et sans renvois : dans la copie trouvée chez Saurin, un de ces couplets était ajouté après coup, et comme par réflexion ; on remarquait de p l u s , que deux renvois différens cou- paient, par la moitié, le couplet ajouté et un autre couplet, afin de pouvoir donner un nouveau commencement à l'ancienne fin de l'un, et une nouvelle fin à l'ancien commencement de l'autre ; 10° Les deux couplets mutilés étaient justement ceux qui con- cernaient Saurin, et leur mutilation offrait la preuve de l'embar- ras où l'on avait été de savoir de quelle manière on parlerait de lui. Comment donc a-t-il pu se faire q u e , malgré tant de preuves matérielles, Saurin ait été déchargé de l'accusation avec dépens., dommages et intérêts? C'est que l'avocat Béroyer, conseil de Rous- seau, eut la sottise de compter le savetier et le décroteur pour deux témoins, pendant qu'il n'y en avait réellement qu'un s e u l , le savetier; c'est que l'exempt Mile t, tout habile qu'il passait dans l'esprit de M. d'Argenson, e m p l o y a , pour obtenir la vérité du savetier, des moyens qui ressemblaient très-fort à ceux dont on aurait pu se servir pour le suborner ; c'est que Saurin , qui n'était pas un maladroit, fit valoir avec tant d'art le défaut de preuves