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344 Les épigrammes de Gacon ne sont point aussi terribles que M. Fabien Pillet, après tant d'autres, a voulu le faire croire : qu'y a-t-il donc de si atrocement méchant dans celle qui suit? Vous qui prêchez sans cesse un enfer aux chrétiens, Et goûtez cependant les plaisirs de la vie ; Etant si bons comédiens, Laissez en paix la comédie. Et cette autre, n'esl-elle pas bien abominable ? Damon, petit apothicaire, A petit corps, petit esprit, Petit cerveau, petit crédit, Et tient fort petit ordinaire. C'est un vrai petit Jaquemard , Qui, bien prisé, serait, en somme , En toute chose un petit homme, S'il n'était un grand babillard. Gacon a eu quelques démêlés avec Lamotte-Houdart, qui avait quitté le couvent de la Trappe pour venir faire à Paris des opé- r a s . On sait que Lamotte affectait quelques fois un assez grand mépris pour la poésie , et qu'il était entré dans la querelle contre les poètes anciens. Gacon , traducteur estimé des poésies d'Ana- créon, dont le zèle pour l'antiquité était des plus vifs, prit fait et cause, et composa son Homère vengé, petit volume in-12, dans lequel il n'y a encore rien de bien affreux. Quelque temps a p r è s , il fit un autre petit livre , intitulé : Les Fables de Lamotte, traduites en vers français au Café du Parnasse : on convient assez généralement que cet ouvrage est une ingénieuse plaisanterie, et la Biographie de MM. Chaudon et Delandine en parle dans des termes bienveillans. Quelle est donc la véritable cause de l'universel décri dans lequel Gacon est tombé ? Nous pensons que ce ne peut être que l a conduite tenue par lui dans le malheureux procès que J e a n - Baptiste Rousseau eut à soutenir contre le géomètre Saurin, pro- cès épouvantable, à la suite duquel Rousseau, d'accusateur qu'il était, se vit accusé à son tour et condamné à un bannisse- ment perpétuel. Gacon haïssait mortellement Rousseau, et celte haine Tenait