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se soit abaissé au métier de compilateur ; la Prison d'Edimbourg est, comme nous
l'avons déjà dit une compilation de motifs assez heureux ; le chaut des voleurs
est cependant fort beau; la prière au dieu des filous est d'un grand effet, l'har-
monie en est riche et puissante ; mais peut-on dire qu'il suffit d'un seul morceau
pour rendre une partition digne d'un peu de célébrité. On dirait que cet ouvrage
a été composé pour un seul rôle, celui de Sarah la folle : ce rôle a été rendu d'une
manière fort originale par M me Derancourt. Jamais notre habile artiste ne s'était
montrée si comédienne ; aussi chaque représentation a été pour elle un triomphe
nouveau.
   Parlerons-nous des deux opérettes : la Médecine sans Médecin et un Caprice de
 Femme. Le premier est un spirituel vaudeville de Scribe. La musique d'Hérold lui
a valu l'honneur d'une scène plus relevé. Il ne lui a manqué ici que des voix.
M. André parle le chant. Le Caprice de Femme n'est qu'une rapsodie sans goût
et sans grâce , dont le style et l'harmonie, excessivement négligés, semblent appar-
tenir au siècle passé.
    Guillaume Tell a dignement terminé l'année qui vient de s'écouler : jamais
nos artistes ne s'étaient donné autant de peines et de soins pour que l'exécution
fut bonne ; et ils ont si bien réussi, que nous sommes en droit de craindre qu'à l'a-
venir on ne puisse nous le rendre avec autant d'ensemble et de chaleur : nous
verrons.... Puissions-nous ne point avoir de regrets!
   Parlerons-nous des concerts donnés pendant le carême? Chaque artiste doué
d'un peu de talent a cru devoir en donner un ; ceux qui sont sortis de la ligne
sont peu nombreux. Les deux matinées musicales données par M. Georges Hainl et
5(mo D eï an C mrrt ; ont été les plus remarquables, parle choix des morceaux, et
par le talent des bénéficiaires.
                                                               A. M.