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où eë traître avait été vaincu (1). Ce serait^ dit Severt> en com-
mémoration et en actions de grâces de cette importante vietoire
que l'église d'Avenas» aurait été érigée par les soins de Louis-le-
Déboanake; mais, ajouté-t-il, tout cela n'est fondé que sur une
commune tradition.
M. Gochard a adopté cette explication dans une notice sur
Avenas , insérée tome XIV des Archives du Rhône, pages 141 et
sîSvi
Wiats est-ce bien Louisrlë-Débonnaire qui est représenté dans
le bas-relief? L'inscription le qualifie de roi, et pourtant il était
empereur depuis l'an 814. Cependant on pourrait objecter qu'il
avait été roi d'Aquitaine avant de succéder à Charlemagne. Ainsi
le Rvx de l'inscription pourrait s'appliquer parfaitement à lui,
s'il estvenua Avenas, ce qui n'est pas invraisemblable, avant la
mort de son père.
Voici une autre conjecture que je dois à M. Moniu, professeur
d'histoire au collège royal de Lyon. Il ne serait point impos-
sible, suivant lui, que le roi de l'inscription fût Louis III, qui
régna avec Carloman, et qui, après avoir vaincu Boson dans ces
contrées, l'an 880, s'empara de la ville de Mâcon, qui n'est qu'Ã
quelques lieues du village d'Avenas.
J'ignore pourquoi Sevcrt et M. Cochard n'ont rien dit du bas-
relief de la face latérale gauche. M. Vielty pense qu'il offre plu-
sieurs sujets relatifs à la sainte famille. Tout porte à le croire ;
mais ne s'agirail-il point de la naissance miraculeuse de quelque
enfant qui ne serait pas le Christ, et qui dans la partie supérieure
de ce bas-relief paraît être consacré à Dieu ? ou bien s'agirait-il
d'une guérison opérée par l'intercession d'un saint ou d'un ange?
C'est un point qui me semble difficile à décider, et je reviens Ã
l'inscription de la face latérale de droite.
Les trois premiers verspéuvëht se traduire de cette manière:
(1) Ganelon , par sa félonie, avait été cause en 778 de la perte de la bataille
de Roncevaux, où périt le brave Roland. Suivant les Chroniques de saint Denis,
il fut arrêté quelques jours après et tiré à quatre chevaux (Livre V.). Nous laisse-
rons à M. de Terrebasse , qui publie en ce moment une nouvelle édition de ces
Chroniques, le soin/de rectifier ce qu'il y a d'inexact dans le récit de Severt.