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Tel est le rapport de M, "Viclly. ; ii est à regretter que ce savant
m'ait pas poussé plus loin ses recherches.; il aura sans doute pensé
que sa mission j dans cette circonstance ; devait se borner à dé-
crire le monument comme objet d ' a r t , laissant à d'autres le
soin de le considérer sous un point de vue historique, en déchif-
frant, s'il est possible , le sens de l'inscription gravée sur la face
latérale droite de l'autel.
Voici donc cette inscription qu'il serait difficile de reproduire;
car elle offre un mélange bizarre de lettres romaines et de let-
tres carolines :
Rex Lodovicus pius et virtutis amecus
OJJi'rta ecolesiam recipit ciinlius islam
Lapade bissena jlitUiirus Julius ibat,
Morsfugat obpositu régis ad intitum.
Un célèbre docteur en théologie, Jacques Sevcrl, ne à Peau-
jeu, est, je crois , le premier qui ait parlé de l'autel d'Avenas
et qui ail cherché à expliquer l'inscription que je viens de trans-
crire. 11 nous apprend que ce monument lui fut signalé par Gas-
par Dincl, évoque de Mâcon, qui l'avait découvert en faisant
une visite pastorale dans son diocèse. Suivant Scvert (Chro-
nologie episcopor. Malisconensium,, pag. 32 et suiv.), Louis-le-Dé-
bonuaire aurait passé par Avenas le 12 juillet de l'an 824 ou
830 , pour se rendre à Aix'en Provence, où il devait assister Ã
un concile (1). Ce monarque se serait arrêté à Avenas, où il y
avait alors une communauté religieuse sous Se patronage de
saint Vincent ; et pendant son séjour il. aurait fait raser et dé-
truire de fond en comble le château de Ganelon, que Charlc-
magne avait poursuivi et atteint sur la montagne de Torvéon,
granit grossier s couvercle de tombe clirétiemie, orné d'une croix et de quelques
oriiemens frustes d'un travail très-imparfait, à peine entaillés dans cette subs-
tance réfraclaire. Les fonds de cette gravure rustique , faite à la simple pointe,
sont empreints d'une couleur rouge. L'on ne peut former que des conjectures
d'après une ébauche aussi grossière. Cette pierre a peut-être appartenu à la tombe
du curé qui fit la dédicace de l'église ou à celle de quelqu'un de ses successeurs. >
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(1) Il n'y cul point, si je ne me trompe, de concile ces années-là à Aix en
Provence ; mais en 825 et en 8 3 1 , il y en eut à Mx-Ui-Chapelle.