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LE PUY-EN-VELAY. v^^fa^ Vous êtes étranger; laissez-vous conduire au rocher Corneille; arrivé, non sans peine, sur le sommet de celte masse noircie qui do- mine la ville et ses hauts clochers comme le dôme d'un monument antique, débarrassez-vous de votre guide pour jouir, sans redouter aucune imporlunité, de toutes vos sensations ; allez vous asseoir auprès d'une tour qui n'a plus que quelques pieds d'élévation au-dessus du sol, et qui ressemble assez de loin à une vieille souche d'arbre rompue par la tempête ; de là laissez vos regards errer autour de vous. Tous êtes surpris d'abord à l'aspect d'un horizon majestueux, de toutes paris fermé par de sombres m o n - tagnes aux crêtes inégales, aux formes variées. On dirait à les voir que la terre a été surprise là dans un moment d'ébullition et glacée tout-à -coup. Ces marnes amoncelées, ces jets de lave, ces cratères encore béans , quoique éteints depuis des siècles ; ces masses si audacieusement élancées vers les cieux et dont les anfractuosités ondulent en fuyant dans le lointain , représentent les vagues d'une mer i m m e n s e , au-dessus desquelles apparaît la vieille tour du château des Polignac. comme le mât d'un na- vire échoué ! 17