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195 V. Monsieur Comme votre dernière lettre , et les ouvrages de votre façon , qui l'accompagnoient, eloient destinés a être lus dans notre Aca- démie , j'ai attendu le retour de ses assemblées pour y en faire la lecture, et pour vous en remercier au nom de la compagnie. Monsieur le Prevot des marchands m'a fait l'honeur de me re- mettre le mémoire que vous lui avez envoyé touchant les ins- criptions de la statue équestre. Le zèle et l'application que vous faites paroitre^ pour donner au public des inscriptions qui soient dignes d'un monument si auguste, sont extrêmement louables; et nous sommes tous persuadez que vous estes fort capable d'y réus- sir. D'autres personnesy ont travaillé aussi bien que vous. Le R. P. Vaniere, jésuite de Toulouze excellent poëte latin , connu par un poème intitulé Prœdium rusticum dont la versification est digne de Virgile, et par un dictionaire poétique imprimé depuis quel- ques années; le P. Vaniere, dis-je , m'a envoyé des inscriptions en vers latins, mais quelque belles qu'elles soient je doute qu'elles soient employées, par la seule raison qu'elles sont en vers : parce qu'on est persuadé qu'un monument public , aussi grand que celui la ne peut admettre que des inscriptions en p r o s e , suivant l'usage et le goût de la bonne antiquité, qui ne fournit aucun exemple d'inscriptions en vers, dans des occa- sions pareilles à celles-ci. Vous savez que l'on a blâmé et condamné hautement les inscriptions de la place des Victoires , non point que les vers en soient m é c h a n s , mais parce qu'on a trouvé qu'ils n'étaient pas à leur place. D'autres personnes ont présenté des inscriptions en prose pour notre statue é q u e s t r e , et entre autres deux de nos Académiciens on ont fait, qui parois- sent fort justes , fort simples et fort belles. Parmi les inscriptions que vous avez envoiées, les deux grandes , quelque belles qu'elles soient, auront de la peine à entrer dans les tables de marbre , dont l'espace est assez limité. Ne trouvez-vous point