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  que Gallice à Deodatus, Gallium deo reddidit, est un peu trop
 brillant pour un ouvrage dans lequel la simplicité doit régner
 partout. Je ne parle point de Domavit, que vous avez corrigé.
 A l'égard des autres poésies latines que vous m'avez fait l'hon-
 neur de m'adresser par notre Académie , je suis persuadé que
 quand vous les relirez, vous y apercevrez quelques négligences qui
vous sont echapées dans le feu et dans la rapidité de la composi-
tion. Par e x e m p l e , dans la fable du Renard et du Buste, que
 direz-vous de ce vers: Exlernam speciem; effatum applicat illis,
 dans lequel vous n'avez point pris garde aux deux élisions qui
 se font dans la dernière sillabe des mots speciem et effatum. Car je
suppose que vous savez que la lettre M. s'élide à la fin d'un m o t ,
 quand elle est suivie d'une voielle au commencement du mot
 suivant. De sorte que votre vers n'a que cinq pieds, au lieu de
six. Dans VUmbra SantoUi vous dites vers la fin : Atque académies
 dominos. Ou avez vous trouvé que la pénultième sillabe d'Aca-
 demia , soit longue ? Dans la traduction du passage du Rhin ,
 que vous intitulez d'une manière peu latine, Transitas adBhenum ,
vous commencez le dixième vers ainsi : Cepit et Rimbergi, fai-
 sant un dactyle de Cepit et, quoique cette particule et soit sui-
vie d'une consone. D'ailleurs votre copiste a écrit cœpil, pour
cepit; et il a bien fait d'autres fautes qui ne sont pas sur votre
compte. Je passe à la fable du Rat hermile (1), où dans le 9 e vers
vous faites brève la première sillabe de mui'ium, quoique dans
le 16. e vous fassiez longue cette même sillabe dans m ire. Je ne
parle pas des fautes contre la latinité, comme celle-ci dans la
même fable : Vos deus aime juvet, et quantité d'autres , que vous
corrigerez aisément quand vous en voudrez prendre la peine.
Tous avez souhailéque je vous disse m o n s e n t i m e n t , e t je le fais
avec cette franchise que les amis sincères se doivent les uns aux
autres. Permettez-moi d'ajouter à cette qualité les assurances de
l'attachement respectueux avec lequel je s u i s , m o n s i e u r , votre
très humble et très obéissant serviteur.
                                                       BROSSETÃE.
          A Lion ce 16 janvier 1710.
   (1) Cettefable, en vers latins, se trouve dans le tom. III, des OEUVRES de Gacon,
aux manuscrits de la Bibliothèque de cette ville ; elle est intitulée : Mus IN CASEO ;
c'est la traduction d'une fable de La Fontaine.              C.