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laborateurs à cette grande œuvre de régénération sociale. Ils se
sont montrés citoyens aussi éclairés que philantropes désinté-
ressés.
    En voyant la marche étonnante et progressive de cet ensei-
gnement , né au milieu de la restauration , nous ne pouvons
croire que notre gouvernement, émané de le souveraineté popu-
l a i r e , ait la pensée de détruire une institution qu'ont laissé se
développer les ministres de Charles X. La loi de centralisation
universitaire que doit proposer aux chambres M. Guizot, ne serait
pourtant en définitive qu'une loi de dislocation pour l'enseigne-
m e n t élémentaire du Rhône. Espérons mieux de ceux qui tiennent
dans leurs mains les intérêts de la France.
   C'était vraiment un beau spectacle que celui qu'offrait à l'œil de
l'observateur le vaste vaisseau de la Bibliothèque, le 26 octobre
1834. C'était la fête de tous les fondateurs de la société d'ensei-
gnement élémentaire.
   M. Chevrolat y manquait. M. Chevrolat a consacré des soins
trop généreux, des efforts trop constans et trop nombreux à la socié-
tid'enseignement,pour que son absence ne fut pas remarquée; elle
a causé plus d'un regret. C'étaitlejouroùl'on devait distribuer les
prix aux jeunes élèves et aux adultes. La foule des parens était
accourue partager le triomphe de leurs enfans, triomphe dont le
sauvenir reste toute la vie* Quelle solennité ! quel auditoire! I c i ,
les notabilités de la ville, les premiers magistrats ; l à , les dépu-
tationsdes sociétés savantes^ de l'Académie et des loges maçonni-
ques : partout un vif intérêt pour cette foule de jeunes intelli-
gences, dans l'impatiente attente des couronnes et des mentions.
Il fallait voir combien d'activité et de vie , combien d'esprit et
de grâce , de promesses d'avenir enfin il y avait sur ces fronts
d'enfant. Quel précoce développement brillait dans leurs y e u x ,
animait les mouvemens de leur corps , se lisait dans toutleur être.
Eh bien ! toute celte métamorphose elle est vraiment l'œuvre de
l'instruction. Regardez de ce côté, voyez les adultes et comparez.
Quel contraste! L'ignorance a laissé là son stigmate; le front
est d é p r i m é , les traits abâtardis, la démarche l o u r d e , timide,
embarrassée. Voilà le portrait de l'adulte. Enfin il a senti un jour
la nécessité de l'instruction, e l l e voilà, à cinquante a n s , qui re-