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            L'ÉGLISE DE BROU.

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                                        Adieu le fronton grec et le temple toscan '.
                                                                     V.   HUGO.




   Voyageur, vous avez traversé l'ancienne principauté de Dom~
bes, et ses étangs aux miasmes fiévreux et malsains , les routes
boueuses et où la roue enfonce ; vous avez vu cette population
chétive, aux traits hâlés et tristement décharnés , aux yeux en-
foncés et mornes , à la taille ignoblement courbée vers la terre,
à la démarche lourde et maladive, et voilà que vous arrivez
dans Bourg, Bourg la petite ville aux belles promenades et aux
belles femmes. La petite ville!... Grande ville, ma foi, car elle
a théâtre et hôpital, magnificence et misères; grande ville, car
elle a eu Lalande et des académiciens ; grande ville, car elle a
l'église de Brou. L'église de Brou, pour un artiste, pour un poète,
même pour un amant, oh! l'église de Brou, c'est le beau réalisé
dans l'art! c'est tout poésie , tout amour. Voyageur, si vous êtes
artiste , poète } amoureux, allez voir l'église de Brou, et en quit-
tant ce souvenir vivant du passé, en quittant ces arceaux gothi-
ques et majestueux, ces statues qui sont mortes, ces pleureuses
qui pleurent, ces petits génies si tristes et si naïfs, ces stalles
sculptées en batailles et en mille choses merveilleuses ; si vous
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