Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                          73
chantement, que partout on a trouvé les moyens de bien faire et de produire à
des prix avantageux pour le consommateur, et que si nos manufacturiers et nos
tisseurs n'y prennent garde, la ville de Lyon, qui a été si long-temps la reine de
l'industrie, ne tiendra bientôt plus qu'un rang secondaire sur les grands marchés
de l'Europe.
    Il est sans doute pénible d'avouer une position aussi difficile; mais elle existe,
il faut la Constater et surtout la faire connaître, pour qu'on travaille à l'améliorer.
    Toutefois, hàlons-nous d'ajouter que.notre ville possède encore dans son sein
tous les éléniens d'une grande prospérité, qu'elle peut encore facilement ressaisir
et fixer pour long-temps le sceptre qui lui échappe ; mais que pour y parvenir, il
faudra qu'elle secoue beaucoup de préjugés, et qu'elle use de tous ses moyens
afin de lutter avec avantage contre des rivaux qui deviennent tous les jours plus
redoutables.
    Notre journal étant essentiellement voué aux intérêts locaux, nous nous ferons
un devoir de donner dans l'un de nos prochains numéros, une analyse exacte de
l'ouvrage que nous annonçons. Nous nous estimerons heureux si nous pouvons ainsi
contribuer au bien de la cité , en répandant et en propageant les précieux docu-
mens et les excellentes idées que contient le livre de M. Arlés-Dufour.
                                                                             A.
                          MÉMOIRE DE M. THIAFFAIT.

   L'Académie de notre ville avait mis au concours pour l'année 1834 la ques-
tion suivante : Indiquer le meilleur moyen de fournir à la ville de Lyon les eaux
nécessaires pour l'usage de ses habitans, pour l'assainissement de la cité et les be-
soins de l'industrie lyonnaise. Le mémoire de M. Thiaffait a été couronné.
   Sur ces entrefaites, MM. Rénaux et Mathieu, négligeant un concours acadé-
mique , et visant à un succès plus positif qu'une médaille., se sont adressés direc-
tement à l'administration municipale. Ils offrent d'élever 200 pouces fontainiers
d'eau du Rhône, à l'aide de deux pompes à feu, et de la filtrer par des moyens
artificiels.
   Ils se chargent de tous les frais d'établissement et d'entretien, pour la somme de
cent vingt mille francs pendant 99 années, et la concession du terrain où se
trouveraient leurs pompes, pendant la durée du traité.
   M. Flaeheron, mentionné dans le concours académique, proposait d'amener
de Craponne 600 pouces fontaiuiers d'eau très-potable, au moyen d'anciens restes
d'aqueducs romains, assez bien conservés pour n'occasionner que des dépenses
peu considérables.
   M. Thiaffait réunit les eaux des sources de Roye, et fournit à la ville cent cin-
quante pouces fontainiers d'eau, (24 litres par habitant), moyennant 680,000 fr.
pour frais de premier établissement, et 75,000 francs de frais annuels. Comme
on le voit, la proposition de M. Thiaffait était la moins onéreuse à la cité, et celle
qui offrait la moindre quantité d'eau. Mais une objection capitale s'élève et nuit
essentiellement à ce projet. Il arrive des époques de sécheresse dans l'année, où
lés sources se tarissent. Alors plus d'eau dans la cité! Les Cent cinquante pouces
fontainiers sont suspendus. Le projet de MM. Rénaux et Mathieu, en of*
frant une eau moins fraîche, moins vive et moins agréable peut-être, ne présente
pas cet inconvénient.
   C'est maintenant aux capitalistes et a 1'administratîoii municipale d'examiner
chacune de ces propositions, et de meure en Å“uvre celle qui leur semblera avoir
le plus de chances de succès,                                               L. B.