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                     ïlmxe S^dtrale.

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                                    LESTOCQ.

   Enfin voici donc un opéra bien monté ! C'est un heureux début pour la direction
de M. Provence, et le public lui tiendra certainement compte de ses sacrifices et
de ses soins. Grâce à lui nous avons vu les choristes habillés convenablement.
Aussi quel aplomb remarquable ! quel ensemble dans les chœurs ! Je crois qu'il y
aurait un chapitre intéressant à écrire sur I'inunence du costume, non-seulement
chez les comparses du théâtre et les acteurs, mais même chez les comédiens de plus
haute volée. Comment voulez-vous en effet qu'un chœur de Turcs, de Grecs ou
de Chevaliers, soit bien chanté quand, sous la cotte d'armes se révèle à tous les
yeux le pantalon taché de l'épicier, et sous le turban la frisure prétentieuse du
perruquier? Le danseur manquera ses battemens et ses pirouettes finales, si son
tricot n'est pas propre ou s'il est trop évidemment raccommodé. Quel Figaro en gue-
nilles avez-vous vu réussir ?...
   Revenons à Lestocq.
   Un artiste de mes amis a spirituellement résumé mon opinion sur la musique de
cet ouvrage; elle ressemble, nousa-t-il dit, à un tableau de VATTEAU ; on y trouve
tout et rien ; chez le peintre comme chez le compositeur on peut remarquer en détail
un bon coloris, un dessin correct et agréable, un arrangement gracieux ; maisl'en-
semble de tout cela ne produit rien de bien saillant.
   On a beaucoup discuté sur l'importance et le but de ces symphonies qu'on ap-
pelle OUVERTURES ; on est tombé d'accord qu'elles devenaient inutiles dès quelles ne