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avait la prétention de servir à l'éducation des demoiselles ou s'il briguait l'entrée
des salons, nous pourrions, sans doute, hasarder ici quelques conseils à l'auteur ;
mais telle n'est point sa destination; écrit pour le plus grand nombre et peu
soucieux d'entrer dans un monde exceptionnel, il ira grossir la bibliothèque du
peuple et de ceux qui sympathisent avec ses joies et ses douleurs.        G. F.


         BN MOT SUR LES FABRIQUES ÉTRANGÈRES DE SOIERIES.

   Ce petit ouvrage qui contient tant de recherches précieuses et des vues si utiles,
n'est pas seulement une œuvre littéraire , c'est le produit des vastes connaissances
et des longues méditations d'un bon citoyen, d'un homme consciencieux et véri-
tablement ami de son pays.
   L'auteur, profondément convaincu que c'est en flattant les hommes et les peu-
ples qu'on les perd, et que le meilleur moyen d'être utile à ses concitoyens c'est
de leur dire la vérité tout entière, nous montre les choses, non telles que nous
voudrions qu'elles lussent, mais telles qu'elles sont en réalité. 11 nous fait connaî-
tre toutes les contrées mauufacturières qui s'efforcent de nous arracher cette pré-
 dominance , que pendant tant d'années nous avons conservée. Il nous signale celles
 dont nous devons redouter plus particulièrement la concurrence ; il s'applique à
rechercher les causes de leur accroissement et de leurs progrès; il trace ensuite
le tableau des différentes vicissitudes dont notre industrie a été frappée, depuis
 qu'elle nous fut importée pat les italiens, jusqu'à ce jour; il nous la montre dans
toutes ses phasesj, tantôt brillante, souvent stationnaire et quelquefois rétrograde;
 enfin il nous explique les causes de sa décadence, celles de sa prospérité, et nous
indique par quels moyens on peut encore porter à son plus haut degré de splen-
 deur, cette industrie si précieuse pour la cité qu'elle fait vivre et pour le pays
 qu'elle enrichit.
   On est généralement persuadé en France et surtout à Lyon que nos soieries
sont daas une position erxeptionnelie, qu'elles sont sans rivales* sans concurrence
et que nos manufactures sont inattaquables et impérissables, parce que leur supé-
riorité tient A des causes particulières inhérentes au sol et à la ville de Lyon. On
croit généralement que dans aucune autre locjaité on ne peut trouver des eaux
aussi propices pour la teinture que celles du Rhône et de la Saône. On est enfin
persuadé que les tisseurs de Lyon possèdent seuls le secret de ces étoffes qui font
l'admiration du monde. Il est facile de concevoir combien une opinion aussi erro-
née et qui n'est fondée que sur notre amour-propre et notre ignorance de ce qu
se passse chez nos voisins, a dû nuire aux progrès de nos manufactures et para-
lyser les efforts multipliés qui ont été. si souvent et si infructueusement tentés pour
améliorer nos produits.
  Il est donc bien important que l'on sache q u e , dans presque toutes les contrées
qui nous environnent, des manufactures de soieries ont été créées comme par en