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UN MARIAGE SOUS LES TROPIQUES. 489 consolation, si ce n'est dans le sein de ta mère, qui t'ido- lâtre! — Moi, petite mère, je n'ai pas de chag-rins, mais si vous saviez combien elle est malheureuse ! — De qui veux-tu parler ? — De Dona Herminia, petite mère ! — Et que t'importe Dona Herminia ? — Oh! pas grand chose ! reprit Rodolphe en rougis- sant de nouveau. Mais il est impossible de ne pas s'inté- resser à cette jeune fille. — Elle est bien laide. — Ses yeux sont bien caressants et ses mains bien petites! — Le beau miracle qu'elle ne les ait pas grandes, avec sa taille ! — Et puis elle a une vie si triste ! — Il me semble pourtant que madame Fleming est bien gaie. — Avec vous, peut-être. Elle est ainsi quand elle fait des visites, mais chez elle c'est la plus mauvaise mère qu'on puisse imaginer. — Vraiment ! — Oh! vous ne pouvez vous le figurer! Dona Herminia est toute maladive, comme vous pouvez en avoir déjà jugé; elle passe souvent des journées entières dans son lit, abî- mée de douleurs intolérables, hé bien ! jamais sa mère ne met les pieds dans sa chambre, jamais elle n'envoie chez elle ; pas le moindre remède, pas la plus petite consola- tion; une dureté à fendre le cœur ! Dernièrement elle est restée ainsi quarante-huit heures, se tordant dans une effroyable crise, et sans une vieille négresse elle serait morte faute de secours.