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                         LA CUAKDE-CLAIUË.                          'M3

pourrait que cette appellation fût le résultat d'un calem-
bour, car on en a commis de tout temps. En effet, sui-
Tant l'auteur susdit, à l'époque où l'autorité tempo-
relle de Lyon appartenait au clergé, c'était dans ce quar-
tier que l'on avait relégué les femmes publiques, et de là
naturellement la dénomination de houràeaa (1). Le P .
Menestrier, en parlant des bas officiers de justice du
Chapitre, dit que les habitations des femmes       publiques
étaient établies aux extrémités de la ville ; mais il n'in-
dique pas spécialement le faubourg de Vaise. Au reste,
si nous en croyons Matthieu Paris, il paraîtrait qu'au
bon vieux temps, Lyon n'était par un modèle de bonnes
mœurs. En effet voici les paroles qu'il met dans la bou-
che du cardinal Hugues de Saint-Cher, chargé de faire
aux Lyonnais les adieux du pape Innocent IV, lors de son
départ, en 1251 : « Quando primo hue venimus, tria
« tel quatuor prostibula invenimus ; sed nunc, receden-

vingt-six renseignements sur sa paroisse, et le 13e est ainsi conçu :
« Qualité du terroir : ce sont des terres fort sujettes aux eaux de, la
« Saône, qui les inondent, qui les sablent et qui gâtent les fonds. »
   (1) Ce n'est pas seulement dans le quartier de Vaise que l'on re-
trouve le souvenir des établissements désignés sous le nom de Boiir-
deaux. Nous avons une ruelle, communiquant de la montée des Epies
à celle du Gourguillon qui porte le nom de Bourdy, et voici ce qu'en
dit Breghot du Lu!, dans son Dictionnaire des rues de Lyon, 1838 :
« En 1540, cette ruelle portait le nom de rue Breneuse, en 1740 celui
« de rue Foireuse, en 1746 celui de rue Dorée ; depuis elle a été dé-
« signée sous le nom de Bourdelle, et enfin sous celui de Bourdy. On a
« conjecturé que ce mot était dérivé de bourdeau ou bordeau, qui,
« dans la langue de nos pères, et dans ia nôtre avec un léger change-
« ment de terminaison, signifie un lieu public, un lupanar. Ce qu'il y
« a de certain, c'est qu'une maison, située à l'une des extrémités de
« cette rue, s'appelle encore de nos jours : fort ou for de Vénus. »
D'après Cocbard /'Guide du voyageur h, LyonJ. Cette maison serait si-
tuée à l'angle de la rue de Bourdy et de la montée du Gourguillon.