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498                           CHRONIQUE LOCALE
    Partout, nos voisins rivalisent avec nous.
    — M. le docteur Paul Vidart, directeur du magnifique établissement
hydrothérapique de Divonne, a organisé en faveur des soldats, des blessés
et des prisonniers de guerre, diverses souscriptions et concertsNqMi-ont
produit jusqu'à présent près de six mille francs. On ne saurai trop àppré-1
cier ce zèle si bien secondé par la générosité des baigneurs
    — En présence de tant de souffrances et de tant de deuils, la Société des
Amis-dcs-Arts a décidé qu'elle ne ferait point percevoir de cotisation cette
année et que, l'Exposition de peinture qui devait s'ouvrir en janvier n'au-
rait pas lieu.
    —Hélas ! la Revue a perdu un de ses meilleurs amis, un de ses plus aima-
bles et de ses plus vaillants collaborateurs.
    Maurice Simonnet s'est éteint le 22 décembre, à Trévoux, à l'âge à peine
mûr de 43 ans. 11 nous est arrivé immédialemcnt une notice biographique
due à une plume aimée; mais nous l'avons trouvée trop incomplète pour la
donner aujourd'hui. Que Maurice Simonnet, si attaché à notre publication,
reçoive ce mois-ci un simple hommage de regrets et de larmes. Bientôt nous
donnerons plus de détails sur une vie qui devrait servir d'exemple.
        Au milieu des malheurs de la patrie, un grand événement s'est ac-
 compli et a passé inaperçu. Le 25 décembre: 1 mètre restait à percer dans
 les profondeurs du Mont-Ccnis ; on y a fait une mince ouverture et les
 deux tronçons du souterrain réunis, les communications à travers la mon-
tagne ont commencé pas des cris de joie.
    Le 26, à 4 heures 25 de l'après-midi, on a déblayé le passage et ingé-
 nieurs cl ouvriers ont inauguré le merveilleux tunnel. L'été prochain il sera
en activité. Puisse-t-il n'être ouvert que pour la paix, l'affection et la fra-
ternité
    — Souvent de pauvres fleurs sont entraînées par un torrent et jetées,
  épaves inconnues, sur une rive où nul regard ne les suivra. Pareil sort
 attend les œuvres de littérature écloses au moment des secousses politiques.
Nous venons de voir passer quelques ouvrages que leur mauvaise fortune a
trop rapprochés de nos désastres : Satires de Perse, traâuites en vers fran-
çais, précédées d'une étude sur la vie de ce poète, sur son époque et sur le
Stoïcisme, par J. A. Gérard, D M. P . Lyon, imprimerie L. Perrin, grand
in-8. N'est-il pas à craindre que l'œuvre d'une vie entière ne soit un peu
  mise en oubli et que noire compatriote ne soit frustré de la gloire
que son rude et grave travail lui donnait droit d'attendre ? — Mémoires
historiques de la ville de Bourg, extraits des registres municipaux de 1538
à 1789, par Jules Baux, tome M . On trouve dans ces Mémoires un parfum
de patriotisme qui nous fait envie et parfois des bulletins de bataille à la
hauteur déjà de tout ce qui se fait aujourd'hui. « La veille de Notre-Dame
 d'Aousl, au dict an 1597, se fit une charge par M. Lesdiguières sur l'ar-
mée du Savoj'ard (toujours un peu de mépris pour l'ennemi), et en de-
meura de la dicte charge des gens du duc de Savoye environ 1200 et costé
 de M. Lesdiguières n'en demeura guières. » N'en demeura guières ! ne
croirait-on pas ce bulletin rédigé par un journaliste contemporain? Nil
novi sub sole.
    « Il fallut un siècle, toute la durée du XVII e siècle, pour réparer les dé-
sastres occasionnés par la guerre. » p. 110 et 250 ans à peine nous sé-
parent de ce temps là.
    — Signalons en hésilant l'impression d'un grand opéra, Anne de Geiers-
tein, petite brochure publiée à Paris par Arnauld de Vresse, et déjà introu-
vable, enfouie dans les caves do l'éditeur et peut-être bientôt bombardée et
brûlée par les Prussiens. L'auteur, votre serviteur.              A. V-
               Lyon, imp. d'Ame VINGTRINIER, directeur-gérant.